Miss Artois est canon. Mais Miss Artois, qui veut devenir Miss France comme toutes les Miss des 12 ou 18 régions, a commis une faute impardonnable, lourde de conséquences : elle a liké Marion Maréchal-Le Pen sur son Facebook. En d’autres temps, elle aurait été fusillée, ou revendue à un riche marchand arabe. En 2017, en France, elle aura la vie sauve, comme quoi, la démocratie, c’est pas de la merde !
C’est grâce à la vigilance antifasciste d’un journaliste courageux du Phare dunkerquois – un canard de province – que la relation entre Miss Artois et la « Miss France nationale » a été découverte.
« Quand la rédaction a commencé à éplucher les comptes Facebook des Miss, elle espérait trouver matière à vous les présenter à travers leurs passions anecdotiques ou activités improbables ou extraordinaires. […] Et puis il y a eu la découverte de publications partagées qui ne semblaient pas correspondre aux valeurs représentées par le comité Miss France. Imagine-t-on une Miss France se prononcer en faveur de la peine de mort, partager des posts de Marion Maréchal – Le Pen, remettre en cause le droit du sol en comparant ses concitoyens musulmans à des vaches ou des chevaux ? »
On ne savait pas que l’élection de Miss France était une élection politique, où il fallait bien penser. On imagine qu’après la révélation du collabo Antoine Da Silva (qui risque de connaître quelques secousses telluriques sur les réseaux sociaux), le phare de la Pensée du Dunkerquois, toutes les autres nanas ont cleané à toute berzingue leur compte Facebook à l’image des « nettoyeurs » après une opération homicide du service Action...
Quand on pense que la présidente du comité Miss France a longtemps été une bonne vieille patriote, on se dit que les choses ont bien changé : tout ce qui peut avoir une influence médiatique est contrôlé, non pas par les réseaux au pouvoir – ils ont autre chose à foutre – mais par les petites mains serviles qui veulent se faire bien noter par la hiérarchie.
Alors on peut le dire, si Miss Artois est charmante, Antoine Da Silva va un peu devenir le collabo du mois. Et on reste polis. C’est l’histoire du vrai fasciste qui dénonce le faux fascisme. Grâce à Antoine, la chasse au fascisme ne connaît ni répit ni limites. Bientôt, dans les concours de beauté à l’échelle locale, jusqu’aux concours canins, il y aura un commissaire politique qui jugera l’opinion des candidates, et non plus leur plastique. Le politique, c’est la beauté intérieure ! Et un jour, on aura une gagnante moche à crever, mais qui sera dans le bon move culturo-politique. On tend vers ça, ne vous leurrez pas.
- Sephora Ikalaba (alias Vincent McDoom ?), au centre, est devenue Miss Helsinki 2017
La victoire de Miss Finlande, gag ou réalité ? À vous de juger... mais attention, le premier qui dit « pouah elle est moche » est un raciste et celui qui dit « ils auraient pu prendre une Noire canon plutôt que ce thon » un demi-raciste.
Pour toutes les raisons précitées, Alice Zeniter a reçu ce jeudi 16 novembre 2017 le Goncourt des lycéens, un prix très couru et vous savez pourquoi ? Parce qu’ensuite il est acheté à 400 ou 500 000 exemplaires. On appelle ça un marché captif, la plupart des profs le donnant à lire à leurs pauvres prisonniers.
Mais il y a eu pire que Zeniter, qui raconte l’histoire d’une famille de Harkis en Algérie (française) : Sorj Chalandon, responsable de la critique télé au Canard enchaîné qui ne parle que de Shoah (Goncourt des lycéens 2013), le roi des platitudes David Foenkinos avec l’histoire d’une peintre juive assassinée par les Allemands (prix 2014) et enfin Delphine de Vigan en 2015, celle qui écrit encore plus mal que Foenkinos – oui, c’est possible – avec ses histoire connes à crever pour blaireaux analphabètes. Le degré zéro de la littérature, l’insulte aux Belles Lettres...Si la regrettée Geneviève Dormann voyait ça !
- Zeniter au zénith, titre naze au choix, pour Ruquier ou Libé
La Zeniter, elle, écrit beaucoup mieux que la Vigan, y a pas photo là-dessus, mais Zeniter, elle bosse comme critique au Monde des Livres, l’organe littéraire le mieux-pensant de la galaxie, et ses interventions frisent le politiquement surcorrect. Tenez, le soir du Bataclan, ces lignes indicibles :
« Tais-toi, ma peur, tais-toi.
Je ne laisserai pas aux tueurs de vendredi le droit de me terroriser jusqu’à me priver de ce qui fait le sens et le sel de ma vie. Et je refuse aussi à ceux qui nous gouvernent ou à mes voisins paniqués le droit de me sécuriser pour le même résultat. »
Ou sa critique du livre de Virginie Despentes King Kong Théorie :
« Le féminisme est une aventure collective, écrit Despentes, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres », et ce livre-là le présentait comme le genre d’aventures dont je voulais être une bad lieutenante. En avançant vers mes 30 ans, curieusement, je ressens de plus en plus fortement l’attrait que le punk exerce sur moi : le punk comme « éclatement des codes établis, notamment concernant les genres », comme refus de cette même politesse consensuelle et bourgeoise après laquelle j’ai longtemps couru, moi qui la voyais comme la marque d’une éducation raffinée que je n’avais pas eue.
King Kong Théorie me rappelle que la colère est belle quand elle sert de carburant à la lutte, quand elle dépasse les limites du corps individuel où elle pourrait, sinon, pourrir jusqu’au ressentiment, à l’amertume. Quand j’en relis quelques pages aujourd’hui, j’ai l’impression d’être l’un de ces personnages de dessin animé qui viennent de mettre les doigts dans la prise et je traverse ma journée les cheveux dressés et fous, le corps vibrant d’une énergie électrique que l’on distingue aux vagues éclairs bleus et circulaires qui m’entourent, habitée par cette croyance/espoir/désir, que la colère rend tangible, qu’on puisse dire « Je t’emmerde » à l’oppression, une fois celle-ci identifiée.
Avis aux terroristes : ne marchez pas sur les pieds de la bourgeoise punkette !
On a parlé dans UJEF de trois ou quatres prix littéraires cette année et le moins qu’on puisse écrire, c’est qu’il y a confiscation. On n’en dira pas plus. On va poursuivre dans la veine de ceux qui disent merde à l’oppression – blanche et masculine, cela va sans dire – mais pas avec des mots, avec du feu. On vient d’apprendre qu’un des frères d’Adama Traoré (qui sortait tout juste de prison) est en garde à vue pour avoir foutu le feu à un bus.
Non mais c’est quoi cette famille ? Soit il ressent de la colère pour la mort de son frère, auquel cas il a le droit d’incendier un bus, si possible avec plein de Blancs dedans, et si possible flics, soit il y a un truc qui tourne pas rond. Nous aussi on est en colère mais on incendie pas les bus, bordel. RT France nous explique le topo :
Les faits remontent au 23 novembre 2016. Ce soir-là, deux autres frères d’Adama Traoré, Bagui et Youssouf, ont été placés en détention provisoire par le tribunal de Pontoise, dans l’attente de leur procès pour violences contre les forces de l’ordre en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise.
[...]
Âgé d’une vingtaine d’années, Yacouba Traoré avait été condamné en mars à 18 mois de prison ferme pour avoir tendu un guet-apens à un ancien codétenu d’Adama le mois précédant. Il a été libéré en octobre.
Y en a marre que la police de race blanche s’en prenne toujours aux mêmes ! Pourquoi ne fout-elle pas les Blancs de plus de 50 ans en taule ? C’est-à-dire les fascistes ? Antoine Da Silva, si tu nous lis, tu peux pas faire quelque chose pour que ça change ?
- Avec Antoine, le fascisme n’a qu’à bien se tenir !
Voilà, c’était un jour en France.