Un groupe du Parti islamique du Turkestan a mis en ligne un message audio de huit minutes en langue ouïghoure de son chef, Abdoullah Mansour, dans lequel il explique que l’attaque était une « opération djihadiste ». Il ajoute qu’elle constitue la première étape d’une campagne contre les autorités chinoises.
Le 28 octobre, un véhicule avait foncé sur les touristes et les badauds se promenant sur la célèbre place de la capitale chinoise, puis avait pris feu tuant ses trois occupants et deux passants.
Grand Palais du Peuple ciblé
Dans sa déclaration, Mansour annonce que les combattants ouïghours vont prendre pour cible le Grand Palais du Peuple, siège du parlement chinois ainsi que lieu des célébrations et élections du Parti communiste.
« Infidèles chinois, sachez que vous avez trompé le Turkestan oriental pendant les 60 dernières années, mais nous nous sommes réveillés », déclare Mansour. « Le peuple a compris qui était le véritable ennemi et il est revenu vers sa propre religion. Il a retenu la leçon », ajoute-t-il.
Les autorités chinoises avaient imputé l’attaque de la place Tiananmen au Mouvement islamique du Turkestan oriental, un groupe séparatiste ouïghour de la province du Xinjiang. Cinq personnes avaient été arrêtées et accusées d’être des extrémistes islamistes souhaitant mener une guerre sainte.
Sécurité renforcée
Depuis l’attaque, la sécurité a été renforcée à la fois à Pékin et dans le Xinjiang.
Il n’a pas été pour l’instant établi de lien entre l’organisation qui a revendiqué l’attaque de la place Tiananmen et le mouvement islamique du Turkestan oriental classé parmi les organisations terroristes.
Les avis des experts divergent sur la question du caractère opérationnel du mouvement, ses actions ayant largement décliné après la mort de l’un de ses chefs influents en 2003.
Certains spécialistes estimaient en 2011 qu’il s’était reformé sous le nom de Parti islamique du Turkestan, organisation qui avait revendiqué des attaques en Chine avant les Jeux Olympiques de Pékin en 2008.
Opposés à Pékin
Les Ouïghours, minorité turcophone et musulmane, sont culturellement proches d’autres communautés vivant en Asie centrale et de la Turquie. Beaucoup s’opposent au contrôle exercé par les autorités de Pékin et à l’arrivée dans la province du Xinjiang de migrants han, ethnie majoritaire en Chine.