Face à l’avancée des troupes séparatistes à Debaltsevo, Kiev a pris la décision d’évacuer après dix jours de combats.
La ville étant déjà en partie aux mains des combattants du Donbass, l’état-major ukrainien a préféré se replier. La garde nationale a achevé ce matin son plan d’évacuation totale, évitant à son matériel et à ses hommes de tomber entres les mains des séparatistes.
Le président ukrainien Porochenko a présidé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité nationale et de défense avant de partir à la rencontre des militaires qui ont quitté Debaltsevo. Il s’est également entretenu avec Joe Biden, vice-président étasunien, qui a prévenu que « si Moscou continue de violer les accords de Minsk, le prix à payer pour la Russie sera plus lourd ».
Kiev réclame des Occidentaux une « réponse sévère à l’égard de Moscou », une demande appuyée par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui a expliqué à la presse que si les combattants russophones l’avaient emporté, c’était grâce à la supériorité technologique, fournie et servie par des soldats russes :
« Nous avons vu que le cessez-le-feu n’a pas été respecté, nous avons vu les séparatistes gagner du terrain, en particulier dans et autour de Debaltsevo. Et ils ont utilisé des armements sophistiqués pour attaquer les forces ukrainiennes. Les troupes russes, l’artillerie ainsi que les unités de défense anti-aérienne, de même que les éléments de commandement et de contrôle, sont toujours actifs en Ukraine. »
Et d’accuser la Russie de concentrer des chars et des véhicules blindés près de la frontière avec l’Ukraine... Une énième affirmation étayée par aucune preuve mais qui conforte l’OTAN dans sa volonté de se faire plus menaçante vis-à-vis du Kremlin :
« Nous allons apporter notre soutien pratique à l’Ukraine, à la modernisation et à la réforme de ses forces de défense. Et, bien sûr, nous adaptons également nos propres moyens de défense au fait que l’environnement sécuritaire en Europe est en train de changer, à cause des actions de la Russie en Ukraine. »
Participant à New Dehli à une conférence sur l’énergie, Amos Hochstein, émissaire spécial et coordinateur étasunien pour les questions énergétiques internationales et responsable de la mise en place des sanctions économiques contre la Russie et l’Iran pour le département d’État, a menacé Moscou :
« Nous n’avons pas épuisé notre arsenal. Chacun souhaite ne plus avoir besoin de recourir à de nouvelles sanctions, mais si les menées de la Russie continuent dans l’est de l’Ukraine, je m’attends à ce que de nouvelles sanctions suivent. »