L’UMP n’aurait perdu « que » 24 000 adhérents. C’est juste. Mais un autre chiffre se fait plus discret : plus de 63 000 adhérents n’ont pas repris leur carte. Explication.

Transparence, transparence ? Xavier Bertrand a-t-il une gueule de transparence ? À l’évidence, non. La semaine dernière, le secrétaire général du parti présidentiel avait annoncé sur Canal+, fier comme un bar-tabac, vouloir lancer une « opération transparence totale » sur le nombre de militants que compte l’UMP. Et la Glasnost souhaitée par Xavier Bertrand devait s’appuyer sur des documents irréfutables : les « reçus fiscaux qui sont délivrés par le fisc chaque année ». Une belle opération de communication pour un dirigeant qui accumule boulette chinoise et échecs en matière d’adhésions depuis qu’il a pris les rênes du parti.

Une belle opération de communication qui n’a finalement pas été suivie d’effet. Ce lundi, à l’occasion du traditionnel point presse de l’UMP, pas un seul récépissé fiscal n’a finalement été dévoilé. Le grand déballage devrait avoir lieu en avril. Promis, juré. En revanche, le parti présidentiel a tout de même trouvé le moyen de dégainer un chiffre : 253 645 adhérents seraient à jour de cotisation au 31 décembre 2009. Un an auparavant, ils étaient officiellement 277 171. Ce qui permet au Parisien dans son édition de ce mardi de titrer : « UMP : 24 000 adhérents de moins en 2009 » (photo ci-dessous).

L’information est juste… mais incomplète. Car en 2009, l’UMP a également enregistré 40 000 nouvelles adhésions. Ce qui signifie au final que près de 63 500 adhérents de l’UMP n’ont pas renouvelé leur carte (253 645 – 40 000 = 213 645 et 277 171 – 213 645 = 63 526). Le Figaro, même s’il préfère titrer sur le nombre d’adhérents fin 2009 (« L’UMP revendique 253 645 adhérents ») , contrairement au Parisien, ose, lui, évoquer ce chiffre dans son article. Certes l’info est un peu noyée dans le corps du texte, mais elle y apparaît tout de même.

Se contenter d’évoquer « 24 000 adhérents de moins en 2009 », c’est permettre à Xavier Bertrand et aux autres responsables de l’UMP de se ménager une honorable porte de sortie. Enfin, quand ils en sont capables. Dans les colonnes du Parisien, la « machine à communiqués Frédéric Lefebvre » ose imputer cette « petite » baisse aux « décès et départs en retraites » ! Bref, de deux choses l’une : soit l’UMP perd de l’influence, soit c’est un parti de vieillards. On ne sait pas laquelle des deux options est la plus souhaitable...