Les États-Unis mettent fin à leur guerre-éclair contre l’Espagne par le traité de Paris du 10 décembre 1898.
Les Espagnols sont chassés du Nouveau Monde. L’aventure inaugurée par Christophe Colomb, cinq siècles plus tôt, se poursuit sans eux.
Les États-Unis, avec une génération de retard sur les grandes puissances européennes, se constituent quant à eux un empire colonial. Tournant le dos à leur tradition isolationniste, ils ambitionnent de prendre leur place parmi les grandes nations impérialistes.
Les États-Unis, nouvelle puissance coloniale
Les Espagnols perdent avec le traité de Paris leurs dernières colonies d’Amérique ainsi que les Philippines.
Les Américains prennent leur place à Porto-Rico, aux Philippines et sur l’île de Guam, au sud du Japon, en échange du versement d’une indemnité de 20 millions de dollars à Madrid.
Washington profite des négociations du traité de Paris pour annexer les îles Hawaï ; ce royaume polynésien était devenu une république en 1893 et ses représentants avaient aussitôt demandé d’être annexés aux États-Unis.
Cuba obtient une indépendance factice sous la haute surveillance de son puissant voisin.
Le 20 mai 1902, le général américain Wood remet l’administration de l’île à son premier président, Estrada Palmer. Mais Washington conserve un droit de regard et d’intervention sur les affaires cubaines en vertu d’un acte dénommé « amendement Platt ».
Les États-Unis, gendarme des Caraïbes
Le nouveau gouvernement cubain cède à perpétuité à Washington l’enclave de Guantanamo, au sud de l’île.
Transformée en base navale, Guantanamo permet aux Américains de s’ériger en gendarme des Caraïbes (n’étant pas soumise à la législation américaine, la base servira de lieu d’incarcération de présumés terroristes après les attentats du 11 septembre 2001 et les représailles contre l’Afghanistan).
Avec le traité de Paris, les États-Unis font leur entrée sur la scène internationale. Ils commencent à afficher sur le continent latino-américain une politique « impériale », souvent au service d’intérêts privés.
Les difficultés de liaison entre les flottes de l’Atlantique et du Pacifique pendant la guerre hispano-américaine ont par ailleurs fait prendre conscience aux Américains de l’utilité d’un canal à travers l’isthme de Panama. Theodore Roosevelt, successeur de William McKinley à la Maison Blanche, va s’atteler à sa construction.