Exhumé de son manoir doré parfumé à la naphtaline, l’ancien animateur de France Télévisions et Canal+ est revenu en tant que simple invité chez l’insignifiante LSG, Léa Salamé-Glucksmann, la décapsuleuse en charge des opérations de propagande culturelle sur le SPA.

Le roi du reniement

En 139 secondes chrono, et une ITW probablement préfabriquée – mauvais en impro, Thierry est perdu sans les fiches concoctées par ses auteurs –, le retraité multimillionnaire aligne les poncifs contemporains les plus accablants.

LSG  : Volodymyr Zelensky.

Ardisson  : Moi je l’admire beaucoup, c’est Churchill, quoi. C’est-à-dire que, y aurait pas eu Churchill, Hitler serait allé à Londres, hein.

LSG  : Pape François.

Ardisson  : Le pape François, c’est un vrai chrétien. Alors ça choque les gens parce que par exemple il est pour que les immigrés viennent. Et les cathos, qui sont souvent de droite, disent : « Mais en fait c’est lui le vrai chrétien, c’est pas ceux qui refusent les immigrés. »

LSG  : Jean-Luc Mélenchon.

Ardisson  : Jean-Luc Mélenchon c’est Raël. C’est un gourou... Et pis il est à la tête d’une secte.

LSG  : Marine Le Pen.

Ardisson  : Marine Le Pen, je voudrais être sûr qu’elle a vraiment coupé les liens avec ses anciens amis d’extrême droite. J’en suis pas certain.

On a tout écrit sur ce responsable du département Transgression à la télé, qui montre aujourd’hui son vrai (?) visage, celui d’un perroquet rabâchant la doxa la plus sotte. Est-ce l’âge ou la lâcheté ? Vieillir rend-il lâche ? La lâcheté fait-elle vieillir précocement ?

On remarquera une chose : quand un homme de pouvoir perd son pouvoir, il flétrit à la vitesse de la lumière, moralement et physiquement.

« Si c’était moi qui toujours devais rester jeune, et si cette peinture pouvait vieillir !... Pour cela, pour cela je donnerais tout !... Il n’est rien dans le monde que je ne donnerais... Mon âme, même ! » (Oscar Wilde – Le Portrait de Dorian Gray)

Ce lâcher de niaiseries bien-pensantes en toute fin de carrière ressemble à un agenouillement, non devant Dieu, ce qui serait noble, mais devant les puissances occultes qui ont eu raison de son âme. Car depuis ses transgressions politiques dans TLMP, le chemin de Thierry est devenu un chemin de croix.

Sa dernière humiliation remonte à 2019 quand Cyril Hanouna lui a « emprunté » un concept d’émission et lui a proposé d’entrer dans son cheptel de chroniqueurs rampants, qui doivent obéissance absolue à leur gourou.

Voilà ce à quoi Thierry a échappé, grâce à son sursaut d’honneur :

Âge d’or et âge de plomb

Son grand retour en 2022 avec une émission d’entre les morts – Hôtel du temps sur France 3 – ne l’a pas remis en selle : la très onéreuse série (600 000 balles l’unité), heureusement arrêtée à temps pour les finances publiques, a dû provoquer de la confusion mentale dans les Ehpad.

Ardisson, c’est la signature tardive du pacte faustien avec, au bout, l’avilissement. Vraiment, BHL aura fait beaucoup de mal à cet homme. Le best of de BHL dans TLMP dure 2 heures, 47 minutes et 40 secondes ! Autant dire 3 kilomètres de tapis rouge pour celui qui engage la France depuis trois décennies dans toutes les guerres israélo-américaines.

La transgression politique de 1998 à 2006 sur TLMP, l’âge d’or de Thierry, sera suivie d’une interminable et douloureuse soumission politique. Conclusion et avertissement aux bébés Ardisson : ne jamais plier.

Ce qu’il restera de Thierry