Madame la Ministre. Nous sommes là, dans cette rencontre improvisée, pour vous dire, tout d’abord, l’admiration que nous inspire votre courage, votre dignité, ainsi que l’extraordinaire sang froid avec lequel vous avez vécu l’épreuve qui vous a été infligée.
Ce que nous avons, ici, à La Règle du jeu, peut-être le plus admiré, c’est la façon dont vous avez su résister à la tentation qui aurait pu être la vôtre, qui aurait pu être celle de n’importe qui d’autre à votre place, de donner à cette infamie une interprétation politique, voire politicienne – c’est la façon dont vous avez, dans chacune de vos interventions, dans votre interview à Libération, ailleurs, refusé toute espèce d’utilisation, de récupération, d’instrumentalisation politiciennes du coup qui vous était porté.
Cette offense qui vous visait en personne, cette violence qui en avait à votre personne la plus singulièrement personnelle, vous avez su, avec une insistance et même un acharnement remarquables, leur rendre la signification plus générale qui était, en vérité, la leur. Et vous avez donné, ce faisant, un très grand et très bel exemple de morale républicaine.
Vous êtes une femme politique. Vous avez fait de la politique toute votre vie, ou presque. Mais vous vous êtes inscrite là, d’emblée, sans vous forcer, avec un naturel qui, encore une fois, imposait le respect, dans l’ordre métapolitique qui excède les querelles et les affrontements traditionnels et dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas l’ordinaire de la vie républicaine.
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