Un imam pro-régime d’une mosquée d’Alep, la grande ville du nord de la Syrie, a été assassiné par des rebelles qui ont par la suite traîné son corps à terre, rapporte samedi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Cheikh Hassan Seifeddine, connu pour ses positions pro-régime, a été tué dans la nuit de vendredi à samedi par des combattants rebelles (...) et son corps a été traîné à terre, selon l’OSDH.
L’agence officielle Sana a de son côté rapporté que cheikh Seifeddine, imam de la mosquée Al-Hassan, dans l’est du quartier de Cheikh Makssoud, dans le nord d’Alep, a été assassiné par des terroristes qui ont mutilé son corps par la suite.
Le régime désigne sous le terme de terroriste l’opposition armée qui le combat depuis plus de deux ans.
La chaîne officielle d’informations en continu Al-Ikhbariya a rapporté que le cheikh avait été égorgé, citant les autorités religieuses à Alep.
Les oulémas d’Alep dénoncent ce crime ignoble commis par les ennemis de l’humanité qui ont assassiné cheikh Hassan Seifeddine et ont posé sa tête sur le minaret de la mosquée al-Hassan, a rapporté la télévision.
Cheikh Makssoud est un secteur à majorité kurde. De violents combats entre pro et anti régime ont éclaté au cours des dernières 24 heures dans l’est de ce secteur, habité par des sunnites non-kurdes.
Les affrontements ont impliqué essentiellement des non-kurdes, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales et militaires à travers le pays.
Les oulémas ont réclamé que l’armée syrienne libère la Syrie des criminels mercenaires porteurs de la pensée obscurantiste, en référence aux groupes jihadistes très actifs dans les combats entre rebelles et armée régulière.
Les combats dans l’est de Cheikh Makssoud ont fait 31 morts : 10 civils, 14 militants armés pro-régime et sept rebelles, selon l’OSDH.
D’après l’organisation, l’armée tente d’empêcher les rebelles de s’emparer de l’est de Cheikh Makssoud qui est situé sur une colline et qui permet aux insurgés de mener des attaques au mortier sur les secteurs d’Alep contrôlés par le régime.
Alep est secouée depuis près de neuf mois par de violents combats entre rebelles et armée pour le contrôle de la capitale économique de la Syrie.
Sur d’autres fronts, l’armée de l’air, principal atout du régime dans sa bataille contre la rébellion, a lancé plusieurs raids contre des localités dans la région de Deraa, berceau de la révolution dans le sud du pays.
Parmi les zones visées figure Daël, ville prise vendredi par les rebelles qui accélèrent ainsi leurs avancées dans le sud, coupant progressivement la province de Deraa de la capitale Damas.
Cette province est stratégique car elle est frontalière de la Jordanie. Lundi, des rebelles ont fermé les deux uniques postes-frontière avec le royaume, selon l’armée jordanienne. Les insurgés ont également pris récemment le contrôle d’une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le feu avec Israël sur le plateau du Golan, selon l’OSDH.
La Syrie soupçonne la Jordanie d’avoir ouvert récemment sa frontière pour laisser entrer dans le sud du pays des jihadistes et des armes, avait affirmé à l’AFP une source de sécurité à Damas.
À Damas, l’armée bombardait les quartiers périphériques de Qaboun (nord-est) et Jobar (est) ainsi que la banlieue de Daraya (sud-ouest), bastions des rebelles qui tentent depuis plusieurs semaines d’avancer vers le centre de la capitale.
Les violences qui ne connaissent pas de répit ont fait 157 morts vendredi et au moins 83 samedi en fin d’après-midi, selon un bilan provisoire de l’OSDH.