L’humoriste Massimo Rocchi fait l’objet d’une procédure pénale pour violation de la norme anti-racisme.
Un téléspectateur accuse l’humoriste d’avoir tenu des propos antisémites dans une émission de la télévision alémanique SRF, diffusée en mars dernier. L’artiste conteste ces reproches.
Une procédure pénale a été ouverte contre Massimo Rocchi, indique à l’ATS une porte-parole du Ministère public zurichois. Elle confirme une information du journal gratuit alémanique 20 Minuten.
Un avocat a déposé plainte contre l’humoriste italien installé en Suisse, sur mandat d’un client de confession juive. Ce dernier a été indigné par une affirmation de Massimo Rocchi faisant, selon lui, allusion au stéréotype du juif cupide. Le comédien évoquait la nature de l’humour.
De l’humour pour faire du profit
Concernant l’humour juif, Massimo Rocchi aurait déclaré que le juif voulait toujours avoir un avantage. Selon l’avocat du plaignant, il aurait dit en substance : « Le juif fait dans l’humour mais ce qui l’intéresse en réalité, c’est le profit. »
Selon la retranscription de la déclaration complète de l’humoriste par le quotidien Tages-Anzeiger, Massimo Rocchi a tenu les propos suivants : « Nous sommes là très proche de Freud – je m’en excuse mais je dis la chose suivante : il existe, dans l’humour juif, toujours des intérêts qui veut gagner de l’argent. Le juif fait dans l’humour pour montrer qu’il a de l’humour et qu’il est proche de Dieu. L’humoriste non. L’humoriste ne veut pas gagner, l’humoriste est une victime. L’humoriste reste une victime. »
Massimo Rocchi « consterné »
Dans un communiqué, Massimo Rocchi se dit « consterné par le reproche de racisme » se basant sur ses déclarations dans l’émission Sternstunde Philosophie de SRF. « Ceux qui me connaissent, moi et mes spectacles depuis 1984, savent que je n’ai à aucun moment rabaissé ou discriminé des gens en raison de leur origine ethnique ou de leur religion », écrit-il.
Agé de 56 ans, l’humoriste, comédien et réalisateur italien vit et travaille en Suisse depuis trente ans. Son spectacle Äuä l’a révélé au public suisse en 1994.
Autres cas en cours
Plusieurs accusations de racisme et d’antisémitisme se sont levées ces dernières semaines dans le domaine de l’humour. Le maire de Berne Alexander Tschäppät (PS) est sous le coup d’une plainte pour discrimination raciste en raison de plaisanteries sur les Italiens, dont il s’est fait l’auteur sur scène en décembre.
Le comique français Dieudonné a, lui, été condamné à plusieurs reprises en France pour des propos antisémites. Mardi, les autorités de Nyon (VD) ont autorisé la tenue de dix représentations de son nouveau spectacle en février et mars prochains.