Merci, Stéphane, pour cette vidéo très instructive. Le thème de l’initiation est effectivement très présent dans "La Flûte enchantée" (et à la fin, la victoire des deux amoureux Tamino et Pamina). Pourquoi le prêtre Sarastro a-t-il besoin d’un serviteur maure, Monostatos, ressemblant à un Diable et entouré de petits diables, qui essaie d’abuser de l’innocente Pamina ? Monostatos recevra à un moment 77 (symbolique ?) coups de bâton (ou de fouet) et mourra à la fin en même temps que la Reine de la Nuit qui souhaitait la mort de Sarastro. Le rôle de Papageno, vêtu comme un perroquet (Papagei en allemand), tout comme sa Papagena, fut interprété à l’origine par Schikaneder, également franc-maçon.
La scène de l’enterrement de Mozart est choquante dans le film "Amadeus" de Milos Forman, mais certainement conforme à la vérité. Constance Weber, épouse bien-aimée de Mozart et cousine germaine du compositeur Karl Maria von Weber, dut subir un terrible traumatisme lorsqu’on jeta le corps de son époux dans la fosse commune avec d’autres cadavres. Elle avait déjà enterré quatre de ses six fils et les deux qui restaient n’avaient apparemment pas le génie de leur père. Elle était en fait cantatrice, tout comme sa soeur pour laquelle Mozart avait écrit le rôle de la Reine de la Nuit (et son fameux contre-fa). Dans le film de Forman, Constance était présentée comme une gamine sotte et futile qui avait pourtant le sens des affaires, ce qui semblait étonnant de sa part. On avait l’impression que Mozart avait épousé sur un coup de tête la fille de sa logeuse, présentée un peu comme une concierge de bas étage, alors que Constance était de bonne famille et cantatrice, tout comme sa soeur. Pendant clinquante-et-un ans, après le décès de Mozart, elle se battit comme une lionne pour immortaliser l’oeuvre géniale de son défunt mari. Elle épousa cependant en secondes noces, par intérêt, un diplomate danois et franc-maçon admirateur de Mozart dont elle ne partagea pas la couche car il préférait la compagnie des hommes. Cette redoutable femme d’affaires réhabilita admirablement la mémoire et l’oeuvre de son Wolfie et elle put également compter sur l’aide d’amis fidèles tels que Haydn.
Répondre à ce message