Prise en étau entre Washington et Moscou, la Turquie a annoncé ce mercredi 28 septembre 2022 renoncer au système russe de paiement Mir par crainte de représailles américaines, ce que Moscou a dénoncé comme une « pression sans précédent » de la part des États-Unis. « Il y a des paiements en cours, mais une date a été fixée » pour la suspension du système Mir, a indiqué mercredi à l’AFP à un haut responsable turc, sous couvert d’anonymat et sans préciser de date.
Développées en 2015 face aux sanctions des Occidentaux après l’annexion de la Crimée en 2014, les cartes Mir – qui signifie « monde » et « paix » en russe – permettent aux Russes d’effectuer des règlements et de retirer de l’argent dans certains pays étrangers.
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Pour le Kremlin, « cette décision, bien sûr, a été prise sous la pression sans précédent » de Washington, a fustigé le porte-parole Dmitri Peskov. Reconnaissant « la situation complexe » pour les banques turques qui se retrouvent désormais « menacées de sanctions » américaines, il a lancé un appel aux partenaires turcs. « Nous devons rechercher ensemble des moyens de contrer cette pression de manière à ne pas nuire à notre coopération commerciale et économique », a-t-il suggéré.
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« La crainte de sanctions secondaires commence à fonctionner. Les banques turques ont abandonné le système de paiement Mir de Poutine de peur d’être punies par les États-Unis », a réagi mercredi sur Twitter le financier britannique Bill Browder, patron du fonds d’investissement Hermitage Capital. « Les Chinois, les Émirats arabes unis, les Indiens et de nombreux autres pays devraient comprendre qu’il y aura des conséquences » à continuer de commercer avec Moscou, a ajouté celui qui fait campagne contre la corruption après avoir connu des déboires en Russie.
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