Il n’ira pas jusqu’à se tirer une balle dans la bouche, ni même se pendre ou avaler un poison. Renaud Camus n’a pas l’âme d’un samouraï. À la fois "très douillet" et "trop trouillard", l’auteur du Changement de peuple n’imagine pas un instant reproduire le geste de l’historien d’extrême droite Dominique Venner, qui s’est suicidé, en mai, pour "secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines".
Le courage de Renaud Camus est ailleurs, "placé bizarrement". "Je n’ai pas de courage physique, concède-t-il de sa voix morne, car j’ai peur d’avoir mal. En revanche, je n’ai pas de peur intellectuelle." Aussi, pour ne pas voir l’"horreur en marche", l’écrivain a-t-il pris le parti de vivre quasi reclus, retiré de la "société de l’hébétude", loin de cette France où l’habitant serait plus allogène qu’indigène. Il faut le voir confier ses angoisses, assis dans le bureau de son château de Plieux (Gers), où l’Histoire semble s’être arrêtée.
Le théoricien de l’extrême droite, peut-être le dernier, met un nom, presque un slogan, sur ce qui l’empêche de dormir (pour de vrai) : le "grand remplacement", autrement dit la disparition du peuple blanc, européen et de tradition catholique au profit de populations arabes, noires et musulmanes.
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