Cinq ministres du gouvernement mené par le Premier ministre Enrico Letta, tous membres du parti PDL (Peuple de la Liberté) de Silvio Berlusconi, ont donné leur démission simultanément ce samedi, plongeant le pays dans une nouvelle crise politique.
Les 5 ministres ont tous obéi à une injonction de Silvio Berlusconi, l’ex-Premier ministre Italien, condamné pour fraude fiscale à 4 ans de prison ferme, et dont la peine a été réduite à un an par amnistie. Berlusconi est en outre menacé d’une interdiction d’exercer toute fonction publique, dont sa charge de sénateur.
Ce contexte a fait monter la tension au sein de la coalition gouvernementale de centre gauche et de centre droit au cours des dernières semaines. Vendredi dernier, le gouvernement de Letta avait échoué à se mettre d’accord sur les mesures fiscales à adopter pour ramener le déficit public dans les limites définies par l’Union européenne. Il était question d’augmenter la TVA d’un point, pour la porter de 21% à 22%. Mais les membres du parti PDL se sont opposés à cette augmentation. Samedi, Berlusconi lui-même leur a demandé de ne pas « se rendre complices d’une nouvelle vexation imposée par la gauche aux Italiens ». A la suite de cette déclaration, Letta a rétorqué que Berlusconi avait « utilisé la TVA comme alibi » pour résoudre ses problèmes judiciaires et qu’il avait dit « un énorme mensonge ».
De plus, cette semaine, les députés membres du parti PDL ont menacé de quitter le parlement au cas où le comité du Sénat prononcerait la privation de ses charges de sénateur à l’encontre du Cavaliere le 4 octobre prochain.
Des politiciens de l’opposition, tels que le leader de Movimiento 5 Stelle, Beppe Grillo, ont réclamé la tenue de nouvelles élections, mais le vice-ministre de l’Economie, Stefano Fassina, un membre du parti Démocratique du Premier ministre Letta, a affirmé qu’une nouvelle coalition devrait être formée.
Des discussions doivent maintenant être entamées pour trouver une nouvelle majorité parlementaire pour former un nouveau gouvernement. En Italie, les dernières élections législatives ont eu lieu il y a seulement 7 mois. Les sondages les plus récents indiquent que le PDL et le parti démocrate sont quasiment à égalité, et de nouvelles élections aboutiraient probablement à un nouveau casse-tête politique pour le pays.