Nuit banche,
ezra vous a bien compris, c’est vous qui ne comprenez rien
"D’autre part, le langage n’est pas une interface, puisqu’il accomplit des choses"
Vous confondez encore une fois le conducteur et le véhicule
Ce n’est pas le langage qui engage dans une promesse, un mariage ou autre, c’est la Parole donnée, et la qualité des personnes compromises (mariés, prêtre, témoins, familles... si je dis à une chaise "je suis ton mari", cela fait-il de cette chaise ma femme ? si je fais une promesse sans témoin ? ou sans ministre du culte ? si je le dis sans y croire ?)
Bref, ce qui fait acte dans la parole ne vient pas du langage.
Par ailleurs, quand vous dites "retour du réel", vous n’avez rien dit. C’est une formule de rhétorique, une pensée schématique, càd déjà une représentation, sur laquelle on pourra toujours débattre (qu’est ce que le Réel ? si quand un migrant viole une gauchiste c’est le "retour du réel", cela signifie-t-il que quand ils parlent sympathiquement ce n’est pas réel ?).
Il faut repartir d’expression plus banales, en prise directe avec les choses, pour comprendre ce dont il est fait mention dans la proposition "il n’y a pas de faits, il n’y a que des interprétations".
Les faits ont-ils une qualité propre ? non, c’est nous qui la leur attribuons.
Et même quand on essaie de parler de la manière la plus neutre, la plus robotique, la plus inhumaine possible, sélectionner un fait (parmi une infinité d’autres) en le nommant est déjà un biais, une préférence, un intérêt qui prend source dans notre composition intérieure, notre coupe sur le Réel, surement trop vaste et trop vivant pour se laisser arrêter autrement.
Bref, on ne voit pas trop ce qu’un fait pourrait signifier en lui-même avant qu’on le fasse parler et donc exister épistémologiquement.
Le seul qui pourrait affirmer que son acte et son dire sont Un dans l’être, c’est Dieu.
Mais nous sommes, en tant qu’hommes, placés hors de l’unité pour tomber dans la pluralité du discours et la distance interprétative, en conséquence de quoi il n’y a rien dont nous ne pouvons nous emparer par nous mêmes sans risquer de le fausser ou de le soumettre aux directions qui nous occupent.
Cela semble assez évident, mais beaucoup résistent à ce constat car trop férus d’universel, et croyant perdre quelque chose en reconnaissant la valeur du particulier.