En 2006, le quotidien populaire allemand Bild avait diffusé des photographies montrant des soldats de la Bundeswehr affectés en Afghanistan en train de prendre des poses alors jugées inconvenantes avec un crâne humain, ce qui, outre-Rhin, est passible d’amende et d’une peine de 3 ans de prison pour délit de « trouble de la paix des morts ».
Plus récemment, 12 soldats américains appartenant à ce que les média d’outre-Atlantique ont appelé la « Kill Team » ont été traduits en cour martiale pour leur implication dans le meutre de trois civils afghans. Qui plus est, certains eux ont été aussi accusés d’avoir mutilé des cadavres.
Et une nouvelle affaire du même ordre vient rendue publique avec la diffusion d’une vidéo sur laquelle l’on peut voir 4 soldats de l’US Marine Corps en train d’uriner sur trois cadavres d’insurgés présumés, vraisemblablement tués au cours d’un accrochage.
« Nous n’avons pas encore vérifié l’origine ou l’authenticité de cette vidéo, mais ces actes ne correspondent en rien à nos valeurs et ne sont pas le reflet des Marines » a réagi, dans un premier temps, l’US Marine Corps, par voie de communiqué. Une enquête a ainsi été ouverte.
« Quelles que soient les circonstances ou de qui il s’agit dans cette vidéo, c’est un comportement dégoûtant, monstrueux et inacceptable pour toute personne en uniforme » a dénoncé, de son côté, le capitaine de vaisseau John Kirby, le porte-parole du Pentagone.
La conduite de ces soldats du corps des Marines a également été condamné par la Force internationale d’assistance à la sécurité, c’est à dire la coalition internationale déployée en Afghanistan sous le commandement de l’Otan. Et comme l’on pouvait s’y attendre dans de pareils cas, les taliban ont parlé « d’acte barbare ». Il est vrai que ces derniers ont une profonde connaissance du sujet !
Aux Etats-Unis, le Conseil pour les relations américano-islamiques (CAIR), la principale organisation musulmane du pays, a évoqué des « actions immorales et dégoûtantes » qui « risquent de mettre en danger d’autres soldats ainsi que les civils » afghans. Cette structure s’est aussi dit « confiante dans le fait qu’une enquête menée en toute transparence sera conduite sur cet incident inquiétant et des mesures appropriées seront prises ».
Des actes de « déshumanisation » de l’adversaire au cours d’un conflit ont toujours été commis depuis la nuit des temps. Pour autant, la profanation et la mutilation de dépouilles sont des violations de la convention de Genève. Et elles sont à ce titre interdites par la justice militaire américaine.
Quant aux présumés soldats du corps des Marines par qui le scandale est arrivé, il est probable qu’ils appartiennent à une unité d’infanterie de Camp Lejeune, en Caroline du Nord. C’est du moins ce que croit savoir le Washington Post. La date à laquelle a été tournée la vidéo correspondrait avec la période durant laquelle ce régiment a servi en Afghanistan.