Le non irlandais du 13 juin dernier a non seulement stupéfait les européistes, mais aussi ré-ouvert le débat sur la pratique du référendum en Europe et, au delà, sur la nature même du traité de Lisbonne. La tentation est grande à Bruxelles de reléguer l’île celtique au rang de satellite en périphérie de l’Union Européenne. Mais, si un deuxième pays venait à permettre à sa population de se prononcer contre le traité, on ne pourrait pas pousser celui-ci avec l’Irlande sous le tapis…
Parmi les 27 membres de l’U.E, rares sont ceux qui n’ont pas rapidement déjà procédé à une ratification parlementaire du traité de Lisbonne, quant aux autres, le processus suit son cours sans accrocs.
18 pays l’ont déjà ratifié (Hongrie, Malte, Slovénie, Roumanie, France, Bulgarie, Pologne, Slovaquie, Portugal, Autriche, Danemark, Lettonie, Lituanie, Allemagne, Luxembourg, Estonie, Finlande, Grèce).
Pour 6 autres, cela ne devrait être qu’une formalité : la Belgique, les Pays Bas, la Suède, Chypre, la Finlande et l’Espagne.
Malgré l’euro-scepticisme du peuple britannique, le référendum au Royaume Uni semble avoir été définitivement écarté, quand à l’Italie, malgré les menaces de la Ligue du Nord, Berlusconi devrait pouvoir réjouir Bruxelles rapidement et sans se forcer…
Seule la République Tchèque semble être encore en mesure de dire non.
Et cela, le satrape Sarkozy l’a bien compris en se rendant à Prague dés le lundi suivant le non irlandais. Il a sévèrement mis en garde les dirigeants tchèques en leur rappelant, dans un style oratoire toujours aussi pauvre et brutal, que "pour qu’on s’ouvre aux Balkans, à la Croatie, il faut qu’on ait le traité de Lisbonne". Lorsqu’on sait que la République Tchèque, mais aussi la Hongrie et la Slovaquie sont très attachés à l’élargissement de l’U.E à l’est, vers la Croatie et l’ensemble des ex-républiques yougoslaves, voire même l’Ukraine, on ne peut que comprendre la menace sous-entendue du président français à l’encontre de ces gouvernements euro-sceptiques, coincés entre leur désir de voir d’autres pays de l’ex-sphère soviétique rejoindre l’U.E, mais sans le carcan du traité de Lisbonne.
En outre, la République Tchèque succédera à la France le 1er janvier 2009 à la tête de l’Europe et elle souhaiterait voir celle-là régler les problèmes institutionnels afin de s’assurer une présidence sans soucis...
Le peuple tchèque se range majoritairement derrière le scepticisme de leur président, Vaclav Klaus, mais la formation politique de celui-ci, le Parti Démocratique Civique, partage le pouvoir avec une fragile coalition majoritairement pro-européenne (le chef de l’opposition est Jan Sevjnar, un économiste ayant la double nationalité tchèque et américaine, ce qui en dit long sur son indépendance...).
Reste à savoir jusqu’où est prêt à aller Vaclav Klaus dans son opposition à l’Europe de Bruxelles, s’il se choisira un destin de résistant et restera dans l’histoire récente de la République Tchèque comme un homme d’État, ou s’il ne s’agit là que d’une pitoyable comédie populiste vouée à lui faire rejoindre le placard des pantins.
James G. pour E&R
Parmi les 27 membres de l’U.E, rares sont ceux qui n’ont pas rapidement déjà procédé à une ratification parlementaire du traité de Lisbonne, quant aux autres, le processus suit son cours sans accrocs.
18 pays l’ont déjà ratifié (Hongrie, Malte, Slovénie, Roumanie, France, Bulgarie, Pologne, Slovaquie, Portugal, Autriche, Danemark, Lettonie, Lituanie, Allemagne, Luxembourg, Estonie, Finlande, Grèce).
Pour 6 autres, cela ne devrait être qu’une formalité : la Belgique, les Pays Bas, la Suède, Chypre, la Finlande et l’Espagne.
Malgré l’euro-scepticisme du peuple britannique, le référendum au Royaume Uni semble avoir été définitivement écarté, quand à l’Italie, malgré les menaces de la Ligue du Nord, Berlusconi devrait pouvoir réjouir Bruxelles rapidement et sans se forcer…
Seule la République Tchèque semble être encore en mesure de dire non.
Et cela, le satrape Sarkozy l’a bien compris en se rendant à Prague dés le lundi suivant le non irlandais. Il a sévèrement mis en garde les dirigeants tchèques en leur rappelant, dans un style oratoire toujours aussi pauvre et brutal, que "pour qu’on s’ouvre aux Balkans, à la Croatie, il faut qu’on ait le traité de Lisbonne". Lorsqu’on sait que la République Tchèque, mais aussi la Hongrie et la Slovaquie sont très attachés à l’élargissement de l’U.E à l’est, vers la Croatie et l’ensemble des ex-républiques yougoslaves, voire même l’Ukraine, on ne peut que comprendre la menace sous-entendue du président français à l’encontre de ces gouvernements euro-sceptiques, coincés entre leur désir de voir d’autres pays de l’ex-sphère soviétique rejoindre l’U.E, mais sans le carcan du traité de Lisbonne.
En outre, la République Tchèque succédera à la France le 1er janvier 2009 à la tête de l’Europe et elle souhaiterait voir celle-là régler les problèmes institutionnels afin de s’assurer une présidence sans soucis...
Le peuple tchèque se range majoritairement derrière le scepticisme de leur président, Vaclav Klaus, mais la formation politique de celui-ci, le Parti Démocratique Civique, partage le pouvoir avec une fragile coalition majoritairement pro-européenne (le chef de l’opposition est Jan Sevjnar, un économiste ayant la double nationalité tchèque et américaine, ce qui en dit long sur son indépendance...).
Reste à savoir jusqu’où est prêt à aller Vaclav Klaus dans son opposition à l’Europe de Bruxelles, s’il se choisira un destin de résistant et restera dans l’histoire récente de la République Tchèque comme un homme d’État, ou s’il ne s’agit là que d’une pitoyable comédie populiste vouée à lui faire rejoindre le placard des pantins.
James G. pour E&R