Sur fond d’inflation record et de baisse du pouvoir d’achat, le Royaume-Uni connaît un mouvement social inédit. Jeudi 15 décembre, les infirmières britanniques se sont mises en grève pour réclamer des augmentations face à l’envolée des prix et la crise du système de santé public.
Près de 100 000 d’entre elles participent à cette grève, la première dans les cent six ans d’histoire de leur syndicat, le Royal College of Nursing (RCN), traduisant l’ampleur du mécontentement outre-Manche. Le mouvement, qui doit être reconduit le 20 décembre, concerne l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord.
Il intervient dans une période de tensions sociales rares à l’approche des fêtes. Des cheminots à la police aux frontières, de nombreuses catégories professionnelles seront en grève en cette fin d’année, bousculant les projets de certains Britanniques. Les quelque 115 000 employés de la Royal Mail (la poste, privatisée au début des années 2010) l’étaient mercredi et jeudi, en pleine période de nombreuses commandes de cadeaux.
Le gouvernement conservateur, en difficulté dans les sondages, se montre implacable, promettant de légiférer pour réduire le pouvoir des syndicats et refusant de s’impliquer dans les négociations. Mais le mouvement des soignants constitue un défi car la sympathie de l’opinion est grande pour les employés du système de santé public gratuit (NHS), longtemps fierté nationale et lessivé par dix ans d’austérité puis la pandémie.
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