Ancien président de Médecins Sans Frontières, Rony Brauman n’a cessé de s’interroger sur l’instrumentalisation des droits de l’homme en croisade morale. A l’occasion des événements de Tunisie et d’Egypte, il revient sur le droit d’ingérence et la mission civilisatrice que s’arrogent encore les puissances occidentales, les ONG, les intellectuels et certains médias, à chaque révolte populaire.
Marianne2 : A l’occasion des mouvements de révolte en Tunisie et en Egypte, est-ce que vous observez le regain d’un discours droit delhommiste dans les médias, chez les intellectuels, les ONG et les politiques ?
Rony Brauman : Le discours n’a jamais vraiment disparu. Cependant, nous assistpns effectivement à une reprise et une reconfiguration de ce discours, y compris chez les nouveaux philosophes, mais qui peut tout à fait se retourner contre la révolte populaire à laquelle nous assistons. Le problème est de lire ces événements à travers une grille idéologique « droitdelhommiste », c’est à dire une vision très normative d’événements qui sont inscrits dans une réalité politique locale, régionale, internationale.
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