La plainte contre Rima Hassan est partie d’un tweet. Le député LFI a réagi sur Instagram.
« La première plainte c’était pour mon anniversaire. La seconde pour le nouvel an. Derrière cette plainte, toujours le même réseau de propagande du régime israélien, l’Observatoire Juif de France représenté par Déborah Journo (qui avait également œuvré pour faire annuler mes dernières conférences). »
L’objet du litige tient en trois mots.
Rejoindre des terroristes relève de la haute trahison.
Et au demeurant, personne ne vous a attendu : des centaines de racailles islamisées ont déjà rejoint l’Etat islamique et d’autres organisations terroristes.— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) December 18, 2024
Nous avons inclus la réponse de Jean Messiha car la situation au Proche-Orient, complexe si l’en est, a déchiré le rideau : si Hassan a raison de comparer les engagements des binationaux dans le conflit israélo-palestinien, Messiha ne voit pas, ou refuse de voir, que les nouveaux maîtres de la Syrie sont les descendants d’Al-Qaïda et de Daech, qui plus est, alliés des Israéliens ! Et si on ajoute là-dessus le Qatar et la Turquie, c’est-à-dire les Frères musulmans, on tombe sur un bug dans la matrice pro-sioniste.
CNews a sauté sur l’expression de « résistance armée palestinienne » pour amalgamer le député LFI au Hamas, puisque le Hamas parle de résistance armée dans sa charte fondatrice en 1988. C’est vraiment tirer Rima par les cheveux 37 ans en arrière, sachant qu’elle a 32 ans, et qu’elle n’était même pas née en 1988...
La plainte pour apologie du terrorisme est quand même tombée sur sa tête et Le Point, le journal de BHL financé par le milliardaire Pinault, a été chercher un argument encore plus ténu :
Aujourd’hui, hormis le mouvement islamiste du Hamas, il n’existe « aucune force armée régulière palestinienne combattant dans le cadre de la guerre qui sévit actuellement dans la bande de Gaza ».
L’armée régulière palestinienne n’existant pas, et pour cause !, toute résistance armée serait donc terroriste... Les Palestiniens qui voudraient résister au génocide en cours à Gaza seraient des terroristes, à condamner par la justice internationale. Et tous ceux qui soutiendraient politiquement cette résistance au génocide seraient eux-mêmes des soutiens du terrorisme. L’avocate Rachel Lefèvre citée par CNews déclare :
« Ce n’est pas qu’une question de sémantique : elle assume la légitimité du Hamas et appelle même à rejoindre la résistance armée. »
Nous avons donc d’un côté plus de 4 000 binationaux franco-israéliens qui combattent à Gaza, au Sud-Liban et peut-être en Syrie, considérés comme non terroristes puisque appartenant à une armée régulière, richement dotée par les Américains en armes, munitions et renseignements, et de l’autre côté des civils qui se défendent au sein du Hamas, une organisation politique légitime puisque élue par les Gazaouis, contre une invasion territoriale et un génocide. En matière de deux poids, deux mesures, on a rarement vu mieux.
Cependant, Rima appuie ses dires sur une résolution de l’ONU datant de 1973 qui « réaffirme la légitimité de la lutte des peuples pour leur indépendance, leur intégrité territoriale et leur unité nationale et pour se libérer de la domination coloniale et étrangère et de l’occupation étrangère par tous les moyens à leur disposition, y compris la lutte armée ».
La justice française tranchera. Nous verrons si le droit international prévaut dans cette affaire.
Rima est devenue la bête noire des journalistes israélistes
Pour ceux qui auraient des doutes sur la poursuite du génocide
"Génocide", tout en haut de la liste des résolutions 2025 d'Israël. pic.twitter.com/EHNNCsFQVC
— Caisses de grève (@caissesdegreve) January 1, 2025