On s’en souvient, ce sont ces farines qui sont à l’origine de la transmission de la maladie de la vache folle. En 2001, elles ont été bannies de l’alimentation des animaux d’élevage. Pourtant il y a quelques semaines la Commission européenne a donné son feu vert pour leur retour sur le marché.
Elles reviennent par la petite porte, celle des poissons d’élevage. Pour l’instant ces poissons sont nourris avec des farines de poisson pêchés en mer. Mais c’est une ressource rare et pas très durable. Il faut entre trois et quatre kilos de poissons sauvages pour un kilo de poisson d’élevage. Donc les industriels et la Commission européenne se tournent aujourd’hui vers les farines animales.
L’après-crise de la vache folle
Mais attention, pas question de répéter les erreurs du passé. On nous l’assure, les farines d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec celle des années 90. En tout cas, au centre de référence européen des farines animales, à Gembloux, on rassure.
Olivier Fumière est l’un des chercheurs qui travaille sur ces farines animales :
"Il faut savoir que les farines animales qui vont être réintroduites, ne sont pas les mêmes farines qui ont été utilisées avant la crise de la vache folle. Avant cette crise, des animaux qui étaient retrouvés morts en exploitation pouvaient éventuellement entrer dans la chaîne alimentaire. Ce n’est plus le cas. Les animaux qui sont utilisés pour la production de ces farines animales sont exclusivement des animaux qui sont aptes à la consommation humaine. Ce sont des animaux sains dont on a éliminé tous les tissus pouvant représenter des risques".
L’Union européenne ne veut plus de cannibalisme entre espèces
Mais d’autres précautions expliquent aussi ce retour des farines animales. Les viandes de ces farines doivent uniquement provenir de porcs ou de volailles. Pas question d’y mettre des bovins. Et pour s’assurer qu’il n’y a pas de fraude, les chercheurs ont mis en place un test qui permet de trouver des traces de ruminants.
L’analyse de l’ADN, c’est la garantie qu’il n’y a pas de ruminants dans les farines. Un test qui a été élaboré ici à Gembloux.
C’est aussi dans ce laboratoire que les chercheurs mettent au point les futurs tests sur des farines animales qui risquent de se retrouver bientôt dans les mangeoires des porcs et des volailles. C’est un peu plus compliqué que pour les poissons, parce que, précaution supplémentaire, l’Europe a décidé qu’il n’y aurait plus de cannibalisme entre espèce.
Pour l’instant la Commission n’a pas encore donné son feu vert pour les farines animales destinées aux porcs et aux volailles. On parle d’une éventuelle mise sur le marché en 2014.