Des combats ont repris dans la région rebelle de l’Ukraine entre l’armée ukrainienne et les forces de la république autoproclamée de Lougansk, un regain de tensions devenu rare depuis la reprise du dialogue au format Normandie fin 2019.
Les autorités ukrainiennes ont accusé les groupes armés de la République populaire autoproclamée de Lougansk d’avoir lancé une offensive dans la zone située à moins de dix kilomètres d’un des trois secteurs où les belligérants avaient procédé au retrait des forces l’an dernier.
Au moins un soldat ukrainien a été tué et cinq autres blessés dans les combats, a fait savoir Kiev au sujet de ces affrontements d’une violence devenue rare depuis la reprise des pourparlers au « format Normandie » en 2019. Les autorités ukrainiennes accusent les rebelles d’une tentative de percer la ligne de front en recourant notamment à des mitrailleuses de calibre 120 millimètres.
« Les rebelles et les occupants ont organisé une provocation cynique » dans une « tentative de faire échouer le processus de paix », a accusé sur Facebook le président Volodymyr Zelensky en annonçant une réunion du Conseil de sécurité national. « Notre politique en vue de mettre fin à la guerre (...) reste inchangée, de même que notre résolution de riposter à toute agression militaire contre l’Ukraine », a assuré le chef de l’État.
À Moscou c’est le porte-parole du Kremlin qui a réagi suite à la reprise des violences dans l’est de l’Ukraine. « Nous avons effectivement eu des informations selon lesquelles il y a eu un combat à la frontière entre la République de Lougansk et les forces armées ukrainiennes tôt ce matin. Nous n’avons pas de précisions sur ce combat, nous ne savons pas ce qui l’a provoqué. Nous avons lu des rapports indiquant qu’il y avait eu des victimes des deux côtés, et nous exprimons nos condoléances à cet égard. Nous espérons qu’il sera bientôt possible de clarifier les détails de ce qui s’est passé avant de tirer des conclusions », a-t-il déclaré à la presse.
L’intensité des combats a nettement baissé après la signature des accords de paix de Minsk en février 2015, mais des regains de violence réguliers continuent d’alourdir le bilan.
Une certaine détente entre Kiev et Moscou est observée depuis l’arrivée au pouvoir l’an dernier de Volodymyr Zelensky, qui a notamment rencontré en décembre Vladimir Poutine lors d’un sommet de paix à Paris. Mais la résolution politique de ce conflit en Europe se fait attendre. Un nouveau sommet au format Normandie regroupant la France, l’Allemagne, l’Ukraine et la Russie était prévu avant début avril, mais celui-ci risque d’être retardé, a annoncé récemment l’Élysée.