L’utilisation à grande échelle des réseaux sociaux a ceci de particulier qu’elle confère aux personnalités du monde médiatico-politique, aux artistes ainsi qu’aux internautes lambda un sentiment d’impunité. Les conditions d’expression en vigueur sur la toile ont favorisé la mise en place d’un climat étrange où s’imbriquent narcissisme, réactions à l’emporte-pièce et invectives à connotations tribales.
Les réactions qui ont suivi l’annonce du décès d’Hugo Chavez le 5 mars dernier nous l’ont une nouvelle fois illustré. Tout juste remis de leur séance de glaviotage collectif sur le cadavre de Stéphane Hessel [1], les habituels chiens de garde du sionisme radical dans l’hexagone se sont empressés de déverser un flot d’injures et de commentaires orduriers sur la dépouille du leader de la révolution bolivarienne.
Les téméraires cyber-activistes de la LDJ, spécialistes du harcèlement téléphonique [2] et de l’agression à cinq contre un [3] se sont distingués par la publication, sur leur page Facebook, de la brève suivante : [4]
"Très bon cru 2013, après Hessel, voilà que Hugo Chavez vient d’arriver en enfer, une excellente semaine, la vermine s’abat petit à petit"
Tout aussi inspiré, Frédéric Haziza en venait à appeler de ses voeux la disparition d’un autre leader non-aligné. Le regard tourné vers l’avenir, c’est-à-dire vers le gouvernement attalien d’un monde enfin débarassé de tous les chefs d’états insoumis, le probable escroc à la Shoah déclarait : [5]
"Hugo Chavez mort. Si Ahmadinejad pouvait se dévouer et rejoindre son ami au paradis des antisémites, le monde ne s’en porterait pas + mal”
Hélas pour monsieur Haziza-la-pleurniche, la disparition d’Hugo Chavez a révélé l’admiration que lui portaient un grand nombre d’hommes d’État lassés de la domination du camp atlanto-sioniste et de l’impérialisme yankee. Au-delà des messages de sympathie sincères témoignés par Castro, Correa, Loukachenko et Ahmadinejad, les chefs d’État du continent sud-américain ont dans leur quasi-totalité salué la mémoire du commandante. [6]
Le ministre de l’Outre-mer délégué pour représenter la France aux obsèques du président vénézuélien, quant à lui, a opportunément rappelé la dimension gaullienne de Chavez [7]. Ces propos, qui ne sont pas sans évoquer la transcendance du clivage droite/gauche et la défense de l’État-nation contre l’hydre mondialiste, sèmeront probablement la zizanie jusque dans le gouvernement Hollande/Ayrault, dont le caractère antinational n’est plus à prouver.
Gageons que le réveil des consciences auquel nous assistons et l’isolement croissant d’Israël sur la scène internationale [8], s’ils favoriseront probablement une radicalisation des positions des Frédéric Haziza et autres Jonathan Simon-Sellem, ne leur apporteront que peu de motifs de satisfaction.