Incroyable situation, et incroyables mensonges à répétitions depuis hier. Avant de tenter de se faire réélire, G.W.Bush avait envoyé en première ligne son plus fidèle lieutenant, Dick Cheney qui s’était empressé de ressortir une menace terroriste “nucléaire”, pour “septembre”.
La surprise de septembre, comme il avait pu l’appeler, avait consisté en une vidéo trafiquée jusqu’à la moëlle d’un Ben Laden à barbe teintée, qui aujourd’hui nous fait encore sourire, puisque ce serait la même que l’on aurait retrouvé au Pakistan, où était censé se cacher l’homme le plus recherché au monde.
Aujourd’hui, voici que débarque la surprise (française) de mars : l’homme le plus recherché de France, cerné, découvert, pris au piège est aussi quelqu’un qui a connu le Pakistan, lui aussi, quel hasard. Comme l’Afghanistan, autre hasard.
A vingt ans à peine, il avait déjà beaucoup voyagé, le petit délinquant de quartier toulousain. A un point assez étonnant, que je vous propose de découvrir maintenant. Un voyageur, qui, malgré ses arrestations par la police, dans un pays comme dans un autre, a toujours bénéficié d’une bien étrange mansuétude pour un djihadiste déclaré…
Prison de Sarposa, en Afghanistan, près de Kandahar, le 13 juin 2008, vers 21h 20, le soir . Un camion d’essence s’approche des portes de la prison, qui détient alors environ 1500 prisonniers, dont beaucoup arrêtés sans raison évidente, mais dont certains sont bien des poseurs de bombes et ont été emprisonnés lors d’une tentative qui a tourné court.
Le chauffeur du véhicule bourré d’essence, arrivé à hauteur du portail, se fait sauter le caisson, suivi semble-t-il d’un second, volatilisant une bonne partie des bâtiments dans lesquels les prisonniers se sont regroupés près des murs opposés à la direction du souffle.
Les bâtiments n’ont pas résisté, et ce sont entre 800 et 1200 prisonniers qui s’échappent…. alors qu’en face les attendent des mini-bus pour les embarquer, protégés par le feu nourri d’une deuxième équipe de talibans venus les aider à s’échapper.
Parmi les gardes afghans, on relèvera 15 morts. Le lendemain la presse amércaine est attérée. Parmi les 1200 échappés, il y aurait paraît-il 350 leaders d’Al-Qaida. Des talibans massés dans le district voisin de Panjwai depuis 2006.
Avec parmi eux, selon les sources anglaises et canadiennes (ce sont les canadiens qui surveillent le secteur), “plus de 4 000 combattants étrangers qui avaient afflué dans le pays pour aider les talibans, la plupart d’entre eux venus de la Tchétchénie, d’Afrique du Nord et du Pakistan” indique-t-on.
La prison en elle-même avait été l’objet d’une violente révolte quelques semaines auparavant, les emprisonnés se plaignant pour certains d’être là depuis parfois plus de deux ans sans jugement. La même prison s’était déjà rendue célèbre quand des talibans avaient réussi à s’en échapper en creusant un énorme trou, couvert par les versements discrets à des gardes corrompus.
En avril 2011, la même prison fera à nouveau parler d’elle de la même façon. Des talibans creuseront un nouveau trou, énorme, sinon beaucoup plus long, et s’échapperont à nouveau de la même façon. Selon les témoins, ce sont 541 talibans qui se seraient alors échappés, un par un, entre 23H et 3H30 du matin de cette manière : difficile à croire, mais dans le pays de Karzaï, tout est possible, c’est bien connu.
Le porte parole des talibans, Zabiullah Mujahid, peut bien fanfaronner, affirmant qu’ils avaient “leurs propres outils de creusement”et bénéficiaient “de conseils d’expert”. Dans cette guerre qui tourne au grotesque, ce ne sont pas les seuls échappés : des proches de Ben Laden réussiront eux aussi à s’extraire au milieu d’une base militaire de 12 000 hommes, Camp Cropper, (Karkh Prison) tranquillement, et en plein jour… (*) L’Afghanistan de Karzaï, en quelque sorte, où un Jack Idema peut sévir impunément !
Une rumeur est apparue très vite, à propos de cette fameuse prison : le terroriste français toulousain, Mohammed Merah en aurait fait partie et se serait échappé parmi les 1200 envolés ce 13 juin 2008.
“Selon l’agence Reuters, citée par le Monde, le directeur de la prison afghane de Kandahar, Ghulam Faruq, affirme que Mohammed Merah avait été condamné en décembre 2007 à une peine de trois ans de prison, pour avoir posé des bombes dans cette région du sud de l’Afghanistan”.
En fait, il y a manifestement confusion, introduite par une dépêche de Reuters, qui citait le directeur de la prison annoncer que le français aurait bien fait partie des prisonniers. Ce qu’aujourd’hui l’avocat français du jeune toulousain dément en révélant que ça lui aurait été impossible : “l’avocat français de Merah, Christian Etelin, a déclaré que son client avait été emprisonné en France de décembre 2007 à septembre 2009 après une condamnation pour vol avec violences. Il ne pouvait donc pas, selon lui, se trouver à la prison de Kandahar pendant ce laps de temps”. On avait eu affaire manifestement à un cas d’homonymie.
Son client est alors encore très jeune, il n’a à peine que 18 ans, il est français, et les neuf mois de prison qu’il purge alors ne sont pas vraiment une peine légère, c’est de la prison ferme qui semble représenter tout un cumul de méfaits remontant à plusieurs faits de délinquance : il aurait été mis une quinzaine de fois en défaut dans son adolescence mouvementée.
On en est plus à de simples bêtises : « Il y a trois ans environ, il a fait un fait un séjour de quelques mois en prison. Il avait déjà commis des petits vols et il avait été arrêté pour un défaut de permis alors qu’il conduisait un Yamaha T-Max », poursuit l’avocat. “Le scooter utilisé par le responsable des tueries de Toulouse et Montauban.” précise le Figaro. Sa famille ayant toujours eu du mal à le contrôler, au point qu’en 2010, juste avant qu’il ne se décide à se rendre en Afghanistan.
Dans le quartier, un témoignage montrera pourtant qu’une forme de radicalisme mélangé à un comportement violent fabriqueront des heurts dans son propre quartier : ainsi une voisine, qui “rapportait un incident datant de 2010 où Mohamed Merah, menaçant, était apparu dans le quartier des Izards, en treillis sombre, encagoulé, un sabre à la main et criant “Allah Aqbar”.
“C’est nous qu’il menaçait ce jour là, révèle notre témoin anonyme, que nous appellerons Aïcha. Et c’est aussi ce jour là qu’il a agressé mes enfants.” “J’ai porté plainte contre Mohamed Merah deux fois et j’ai relancé à de très nombreuses reprises. En vain.” ajoute la plaignante.
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