François Lenglet, journaliste, expert et... apôtre du libéralisme
« Ma bible, ce sont les chiffres de l’OCDE »
Né en novembre 1961 à Antony, dans les Hauts-de-Seine, d’une mère professeure de français et latin et d’un père directeur d’une petite entreprise dans l’industrie chimique, tous deux venus du nord de la France, François Lenglet est un journaliste économique français officiant actuellement au sein du service France de France 2. Il est marié depuis 1989 avec Sabine Argenti, conseil en communication, avec laquelle il a eu quatre enfants. Il est un spécialiste de la statistique macro-économique. Même s’il se situe résolument dans le camp des libéraux, François Lenglet se défend cependant de tout dogmatisme, ne jurant que sur les chiffres de l’OCDE qu’il considère comme la référence ultime en économie. Il s’est même lancé depuis 2012 dans une critique raisonnée de la mondialisation, s’est même fait l’avocat de la « démondialisation », thèse macro-économique initiée par le penseur philippin Walden Bello et reprise en 2012 par Arnaud Montebourg lors de la campagne des présidentielles, et se prononce désormais en faveur d’un retour au protectionnisme. François Lenglet incarne à lui-même la montée d’un journalisme expert s’appuyant exclusivement sur les chiffres.
FORMATION
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, François Lenglet, qui n’a pas de diplôme en économie, est de formation littéraire. Scolarisé au collège Saint Aspais de Melun puis au lycée de Montgeron, il obtiendra par la suite une double maîtrise en lettres modernes et en philosophie à l’université Paris IV Sorbonne. L’intéressé raconte même que son sujet de mémoire à la Sorbonne portait sur Blaise Pascal, ce qui ne l’empêche pas d’être considéré comme une référence en économie.
PARCOURS PROFESSIONNEL
Après avoir passé son enfance en Ile-de-France, François Lenglet débute sa carrière comme journaliste à l’Agence de presse A Jour où il travaille de 1983 à 1985. Par la suite, il devient rédacteur en chef de Minitel Magazine, organe de presse dédié à l’actualité du minitel. En 1986, il part s’installer à Shanghai, en Chine, où il exerce les activités de professeur de littérature française à l’université de Shanghai jusqu’en 1987 puis de correspondant en Asie pour la presse française, notamment L’Express, de 1987 à 1989. Depuis cette époque, il parle couramment le chinois.
C’est aussi de cette période que date sa passion pour l’économie. En effet, l’Asie étant alors en plein décollage économique, il fut donc amené à couvrir les sujets économiques pour le compte des journaux qui l’employaient. De retour à Paris, il est recruté comme journaliste chargé de l’international au magazine Science et vie économie où il travaille de 1989 à 1991. C’est cette dernière année qu’il entre au journal L’Expansion où il va gravir rapidement les échelons, devenant chef du service économie en 1994 puis rédacteur en chef en 1997 et enfin directeur-adjoint de la rédaction en 1998. En 2000, il devient directeur de la rédaction du mensuel Enjeux-Les Echos.
En 2007, il publie son premier ouvrage, La crise des années 30 est devant nous (Perrin), dans lequel il porte un regard catastrophiste sur l’avenir économique de l’Occident. En 2008, il claque la porte du mensuel après un désaccord avec Nicolas Beytout et rejoint le quotidien économique La Tribune, dont il est rédacteur en chef puis directeur de la rédaction de 2010 à 2011. En 2010, il publie un deuxième ouvrage, La Guerre des empires. Chine contre États-Unis (Fayard), tout aussi pessimiste. En 2011, il devient directeur de la rédaction de BFM Business et éditorialiste économique sur la chaîne d’information en continu BFM TV. Dans le même temps, il officie également comme éditorialiste sur la radio RMC. Il faut dire que ces trois canaux (BFM Business, BFM TV et RMC) appartiennent à un seul et même groupe, NextRadioTV, créé en 2000 par Alain Weill, ancien directeur général de NRJ Group.
La même année, il défend sur BFM Business la sortie de l’euro, pilier du programme de Marine Le Pen, ce qui l’amène à être adulé par l’extrême droite, bien malgré lui. Par la suite, en 2012, il plaidera également en faveur de la sortie de la Grèce de la zone Euro et critiquera les politiques d’austérité.
Le 29 janvier 2012, il est invité à l’Élysée en compagnie de trois autres journalistes (Claire Chazal, Laurent Delahousse et Jean Marc Sylvestre) pour interviewer le président de la république Nicolas Sarkozy concernant son programme économique alors que ce dernier est candidat à sa réélection. Le même mois, il interpelle dans l’émission politique de France 2 Des paroles et des actes le leader du Front de Gauche Jean Luc Mélenchon sur son programme en le confrontant à des graphiques et à des chiffres censés contredire ses thèses économiques. À cette occasion, il est accusé par le journal de gauche Fakir d’utiliser des chiffres mensongers. Le 26 janvier 2012, il reçoit dans la même émission, François Hollande, alors candidat à la présidence. En mai 2012, il devient éditorialiste occasionnel dans l’hebdomadaire Le Point. En juin 2012, il quitte ses fonctions au sein de BFM Business et de BFMTV pour devenir rédacteur en chef du service France au sein de la rédaction de France 2.
En septembre 2012, il publie un nouveau livre, Qui va payer la crise ? (Fayard) dans lequel il fait notamment le constat d’un choc générationnel entre jeunes et vieux du fait de la crise. L’année suivante, en septembre 2013, il publie un nouvel ouvrage, La Fin de la mondialisation, dans lequel il fait le constat de l’échec du libre-échange globalisé et prône le retour à un protectionnisme raisonné. En octobre 2013, un article du Monde diplomatique, reproduit sur le site web d’analyse des médias Acrimed, vise nommément François Lenglet, considéré comme un imposteur, maniant les chiffres de manière partisane. Par ailleurs, depuis septembre 2013, il anime une chronique économique quotidienne à 8h15 sur RTL. Récemment, il s’est positionné en faveur de l’assouplissement de la législation sur le travail dominical.
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IL L’A DIT
« On nous dit que c’est impossible de sortir de l’euro, c’est évidemment des bêtises, c’est des problèmes techniques, rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, il y a des pays comme la Tchécoslovaquie qui se sont séparés, chacun des pays a préparé une nouvelle monnaie, l’histoire monétaire est jonchée d’unions monétaires qui se font et qui se défont et s’est probablement voir dans les années qui viennent ! »
BFM Business, 1er novembre 2011
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François Lenglet en 2017 :