Lorsqu’il y a plus de trente ans, les mouvements de gauche ont abandonné la défense du petit peuple, ils ont enfourché, entre autres montures, celle de l’immigré. Au nom de l’anti-racisme, et en dépit de la concurrence que cette immigration faisait peser sur les salaires de la classe sociale la plus basse qu’il étaient censés représenter, il fallait ouvrir la porte et les bras de la France pour accueillir une population bigarrée qui amenait dans ses bagages des djambés pour plaire aux animateurs de quartiers et une forte natalité pour plaire aux statisticiens soucieux de l’avenir de nos retraites. Tout allait bien...
Mais petit à petit, tapie dans les valises de ces nouveaux arrivants, se fit jour ce qui pour nos humanistes sans âme, a dû claquer comme une trahison : quoi ? nous les avons accueillis, divertis, invités jusque dans nos lits, nous leur avons montré la civilisation, la vraie, celle des droits de l’homme, de la démocratie et de la liberté, et les voilà qui veulent nous imposer par La Mecque ce que nous avions enfin réussi à repousser jusqu’à Rome : Dieu dans nos rues ! Eh oui ! C’est que l’immigré est majoritairement arabe ou africain, et que beaucoup de ceux-ci sont musulmans... Et chez eux, pas de Vatican II, pas de laïcité, pas de sphère privée, Dieu vit avec eux, ou plutôt ils vivent avec Lui. Tous les jours. Et ça se voit. Aie !
Et c’est ainsi, que haïssant les conséquences des causes qu’ils chérissent, les gauchistes, et plus largement le nouveau peuple de gauche, qui voit toujours en l’arabe un frère à défendre contre un supposé beauf raciste, s’est mis à voir dans le musulman un dangereux extrémiste réactionnaire, qui cache les cheveux de sa femme au lieu de lui permettre de montrer sa raie culière soulignée d’un string chaque fois qu’elle se baisse, invoque Allah cinq fois par jour, et refuse le dogme matérialiste qui a permis de passer du tout matière au tout marchandise. Un nouveau "fasciste" donc qui valait bien un néologisme : un islamo-fasciste. Schizophrénie ?
Et c’est encore ainsi qu’en ce jour du 5 juin 2010, où des manifestations dans toute la France étaient supposées rassembler les français révoltés par l’agression israélienne contre la Flottille de la Liberté, révoltés par la mort de neuf militants turcs, certainement croyants musulmans puisque membres de l’IHH, organisation humanitaire turque qualifiée par nos medias d’ "islamiste", il a fallu que Mélenchon, celui qui veut rassembler la gauche dans un Front pas national, soit si insupporté par la présence d’organisations religieuses, en clair de musulmans qui ne cachent pas leur foi sous leurs djellabas comme il a réussi, avec ses amis laïcards, à l’imposer aux chrétiens qui cachent leurs croix sous leurs manteaux, si insupporté donc, qu’il a QUITTÉ LE CORTÈGE ! Pour un rassembleur, il fallait le faire...
Et moi je vois, telles des Erynies, les âmes encore lourdes de glaise humaine parce qu’à peine envolées, alourdies encore par la bêtise et la haine dont ils sont morts et qu’ils retrouvent ainsi jusque dans les cortèges à leur mémoire, bêtise et haine incarnées dans un Mélenchon, oui je vois les âmes de ces martyrs musulmans morts pour leurs frères, le suivre en bourdonnant... et je souhaite, j’espère même, que dis-je ? je PRIE pour qu’il les entende bourdonner et le tourmenter. Et que le diable l’emporte !
À la mémoire de Dogan et de ses compagnons musulmans, victimes du sectarisme sioniste, dont un Mélenchon semble d’inspirer.