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Quand va-t-on admettre que la Grèce est dans une impasse ?

Un taux de chômage qui approche les 22% (et 50% chez les jeunes), des salaires en baisse de 15 à 40%, un PIB qui aura baissé de près de 20%, la fuite d’un tiers des capitaux. Malgré tout, nos dirigeants veulent que la Grèce reste dans l’euro, malgré les avertissements...

L’impasse européenne

On sous-estime terriblement les souffrances qui sont imposées au peuple grec, la somme d’humiliation de personnes qui perdent leur emploi, doivent quitter leur logement, partir habiter chez leurs parents, ces personnes, qui brutalement, perdent leur pouvoir d’achat et sombrent dans la pauvreté. La cure d’austérité que la Grèce s’inflige sur les conseils de l’Europe et du FMI est absolument monstrueuse et représente une honte qui pèsera longtemps sur l’image de l’Europe à Athènes.

Il ne faut pas oublier que l’ajustement budgétaire réalisé depuis trois ans équivaut à près de 8% du PIB, une somme colossale qui montre que si tout ne fonctionne pas bien en Grèce, le pays a fait des efforts considérables qu’il ne faudrait pas oublier. Malheureusement, cette austérité sauvage a bien logiquement provoqué un effondrement économique qui détruit une partie des efforts en baissant les recettes fiscales et alourdit la dette par rapport à un PIB réduit.

Le pire est que nous étions un certain nombre à prévenir du risque d’un tel scénario il y a plus de deux ans. Jacques Sapir le disait. Nicolas Dupont-Aignan l’a expliqué à l’Assemblée Nationale. C’est malheureux, mais nous avons eu raison. Il n’y a aucune joie ou satisfaction là-dedans, juste le sentiment d’un immense gâchis et la volonté de peser pour éviter que de nouvelles mauvaises décisions ne soient prises dans les semaines qui viennent, ce qui est encore parfaitement possible.

Quelle issue pour Athènes ?

Aujourd’hui, la situation de la Grèce est compliquée car le peuple ne veut plus de cette austérité inhumaine mais ne veut pas (encore ?) sortir de l’euro. La situation pour les législatives est très incertaine puisque Nouvelle Démocratie et Syriza semble au coude à coude. ND joue sur la peur de la sortie de l’euro pour essayer d’obtenir une majorité en faveur des plans européens et Syriza affirme qu’il ne souhaite pas sortir de l’euro mais propose un programme a priori incompatible.

La peur du retour à la drachme peut encore permettre aux vieux partis de l’emporter mais cette voie est sans issue, même si les plans d’austérité sont assouplis. Car même si les baisses de salaires et les baisses de dépenses publiques sont moins violentes, cela ne fera que ralentir la récession, pas l’arrêter. En outre, comment arrêter le bank run qui s’accélère et qui fait que 30% des capitaux ont fui le pays en deux ans et demi, rendant difficile le financement de l’économie…

Des transferts plus importants permettraient bien sûr d’adoucir la crise et résoudraient la crise de liquidité. Mais ce dont la Grèce a le plus besoin, c’est de faire redémarrer sa production. La dévaluation, si elle a des inconvénients, a démontré historiquement qu’elle permet de faire repartir l’économie, comme l’ont démontré Patrick Artus, Nouriel Roubini ou Jonathan Tepper, contrairement aux balivernes du Monde. Bien sûr, il y aurait défaut mais qui croît que la Grèce remboursera sa dette ?

Il est proprement effarant que tant de personnes balaient d’un revers de main la solution d’une sortie de l’euro devant la qualité des études réalisées par des économistes sérieux (qui avaient en plus souvent prévu ce qui se passe aujourd’hui). La Grèce n’a pas d’avenir si elle reste dans l’euro.

 






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5 Commentaires

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  • #156192
    Le 22 mai 2012 à 19:19 par Melchissedech
    Quand va-t-on admettre que la Grèce est dans une impasse ?

    Il faut comprendre que pour les oligarques de Bruxelles, les ploutocrates du FMI et nos dirigeants européens corrompus et affidés au Nouvel ordre “mondial”, laisser la Grèce quitter le giron de l’UE , c’est créer un précédent, c’est ouvrir la boîte de pandore. Et après quid de l’Espagne ? du Portugal et consorts ?

    Ils veulent gagner du temps, un point c’est tout, le château de carte s’effondrera, quand ? qui peut le dire ? et au prix de quelles souffrances pour les peuples ? de tels sacrifices au nom d’une idéologie dictatoriale, Mon Dieu ces hommes sont des scélérats, des monstres ! comme l’a écrit le président Alain Soral, : « Demain la gouvernance globale
    ou la révolte des nations ? »

     

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  • #156248
    Le 22 mai 2012 à 21:08 par anonyme
    Quand va-t-on admettre que la Grèce est dans une impasse ?

    une vidéo (qu’il est malheureusement impossible de télécharger ! j’espère qu’elle ne sera pas censurée ! dépéchez -vous de la regarder, et de mettre le texte par écrit, que au moins il ne se perde pas) ou Tsirpas explique bien la situation et l’enjeu pour tous les peuples : "c’est une guerre entre d’un côté les forces du travail, et de l’autre côté cet ennemi invisible que sont les forces financières et les banques"

    Décidément voilà un leader charismatique et lucide pour l’Europe toute entière.

     

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  • #156453

    La vrai question c est : "Quand est ce que le peuple grec va craquer" ?
    Apparament tout le monde attend que ces hommes et femmes atteignent le point de non retour :
    - soit le pays s’embrase , la securité des biens,personnes,capitaux n est plus assurée.
    - soit un parti extremiste "fascisant" est elu et se lance a dessein dans une politique folle .

    Cela permettrait de legitimer l’exclusion(et non la sortie,c est important) de la grèce de l’europe !
    Cela enverra un signal fort aux autres pays qui serait tenter d engager un processus de sortie.

    Mais au final des milliers de milliards ont transités par la Grèce, et pour certains cet etat de fait doit etre une situation très rentable.

     

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  • #156474

    et si on sortait l’Allemagne de l’euro ?
    Un prix nobel l’a proposé

    http://europegrece.wordpress.com/20...

     

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  • #156616
    Le 23 mai 2012 à 15:40 par Bérenger
    Quand va-t-on admettre que la Grèce est dans une impasse ?

    J’aimerai bien savoir le pourcentage de temps de paroles qu’ont les pros euros en Grêce contre celui des pros drachmes. C’est affolant à mon avis.

     

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