Au dîner de la Grande Loge de France à Paris le 24 septembre 2016, Alain Jakubowicz, président de la très communautaire Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), a rappelé que les deux ennemis du pouvoir en France sont bien l’islam et le Front national, et que la solution pour empêcher ces deux forces de s’unir réside dans le chaos provoqué par l’arrivée massive des « migrants ».
Seule réponse viable à Jakubowicz : la ligne « réconciliation » au Front national...
Rappel historique sur l’émergence de la ligne E&R au FN
Mettre en avant de nouveaux visages, en adéquation avec ce que le Front national veut montrer… La stratégie frontiste date. Depuis son émergence dans le paysage politique, le parti lepéniste propose des noms et profils qui entendent prouver qu’il n’est pas xénophobe. Un des hommes mis actuellement en avant est Guy Deballe, ancien du PS, noir et d’origine centrafricaine.
[...] Pendant les années Jean-Marie Le Pen, ils sont des dizaines à être ainsi (sur)exposés ; parmi eux, Farid Smahi. Ce fils de harki intègre le FN en 1998 et accède vite à des responsabilités politiques. C’est lui qui présente Alain Soral au président du FN. C’est, également Fahid Smahi qui déclare au Congrès de Tours, d’« en avoir marre d’être le bougnoule de service ».
« On ne peut pas être à la fois algérien et français » ne cesse-t-il de répéter. Farid Smahi est l’auteur d’un ouvrage, paru en 1995, où il considère que seule la remise en cause de la binationalité peut résoudre l’intégration des immigrés. [...]
Quel intérêt pour Jean-Marie Le Pen ? Il est évident. Le profil politique de Farid Smahi s’intègre idéalement dans l’orientation frontiste du moment. L’homme revendique une position anti-israélienne, proche de la ligne Soral et favorable à une alliance entre le Front national et les Maghrébins de France. En cela, il est hostile à la diabolisation de l’islam. Farid Smahi prend rapidement des responsabilités au sein du parti. Il est nommé – ou plutôt imposé par Jean-Marie Le Pen – au Bureau politique en 1998. Il devient conseiller régional en Île-de-France (jusqu’en 2004). Plusieurs démissions sont actées. Elles soulignent deux aspects : le refus de cette nomination autoritaire. Ceux qui quittent le FN expliquent que Farid Smahi a été imposé en position éligible aux régionales de 1998 ainsi qu’au BP « à la place de militants d’exception ». Mais c’est surtout le reniement du patrimoine idéologique frontiste qui est souligné. Comment peut-on accepter un homme qui prône l’intégration des immigrés, revendique une ligne pro-musulmane et une position anti-américaine « inacceptable (...) au risque de conforter l’islamisation de la France » ?