Le terme "survivalisme" vient d’un livre de l’Américain Kurt Saxon publié dans les années 1970. Une décennie propice au développement de cette mouvance, entre guerre froide et crise économique. À ses origines, le mouvement est lié à l’extrême droite : Kurt Saxon était proche du Parti nazi américain.
Aujourd’hui, il est bien plus divers, avec la présence de nombreuses personnes convaincues d’un effondrement de la civilisation en raison de la crise climatique. Mais il reste un composant d’extrême droite : en France, le polémiste antisémite Alain Soral propose des stages dans les Pyrénées-Orientales ou dans l’Hérault. (Le Journal du Dimanche)
Stéphane François revient sur les formes que peuvent prendre ce survivalisme de l’ultradroite. "Des structures, comme l’association Égalité & Réconciliation d’Alain Soral, en font la promotion et surfent sur cette mode : ainsi, un des sites commerciaux de ce même Soral est spécialisé dans ce domaine, ’Instinct de survie’, qui est devenu en 2014 ’Prenons le maquis’, une affaire qui serait d’ailleurs florissante." Sur son site "Prenons le maquis", l’idéologue d’extrême-droite propose en effet des stages commandos. Infiltré dans l’un de ces séjours en 2014, un journaliste du Canard Enchaîné racontait alors que "tous les participants étaient d’une manière ou d’une autre proches de Soral. (…) Cela allait du père de famille de 50 ans, à la trentenaire en perte de repères. Une femme recroisée d’ailleurs plus tard dans un événement organisé par le FN." (LCI)
Quand les médias tentent à toutes forces
de rapprocher l’affaire Mia du « complotisme » et d’Alain Soral
Tous les ans, aux premiers jours du printemps, un marronnier à fleurs rouges fleurissait sur la tombe des Gardes suisses tués lors de la journée du 10 août 1792, dans les jardins des Tuileries à Paris ; et tous les ans un article paraissait dans la presse pour s’en faire l’écho. C’est pourquoi, nous rappelle Wikipédia, on nomme un marronnier dans le journalisme « un article ou un reportage d’information de faible importance meublant une période creuse, consacré à un événement récurrent et prévisible ».
Le complotisme, c’était un marronnier qui fleurissait régulièrement au gré de quelques actualités ou de plans concertés dans lesquels les médias faisaient leur basse-oeuvre de flics scribouillards de la pensée. Mais, plus le temps a passé et plus la récurrence de tels papiers s’est accrue. Ces dernières 48h, c’est une pluie de feuilles mortes, de bogues et de marrons évadés de leur enveloppe piquante ! Plus rien n’arrête l’hystérie tapineuse des journalistes.
La raison de cet emballement : une mère a planifié l’enlèvement (sans aucune violence) de sa fille dont la garde avait été confiée à la grand-mère de l’enfant. L’opération a été organisée par une bande de 5 pieds nickelés, dont les simples pseudonymes énumérés comme des trophées par le procureur de la République met la puce à l’oreille sur le niveau de l’équipe de bras cassés : Jeannot, Pitchoune, Corbeau, Bruno, Basile et Bouga. Cinq jours plus tard, l’affaire était pliée, l’enfant retrouvée et les protagonistes arrêtés. Fin du bal.
Pourtant, alors même que 53.000 faits d’enlèvement ont été recensés l’année dernière par les services de police et de gendarmerie, soit une moyenne de 145 cas chaque jour en France, voilà qu’on braque les projecteurs sur cette affaire bien banale et dont les journalistes ne peuvent même pas se prévaloir d’un quelconque caractère sordide pour justifier leur travail de caniveau.
Il y a donc quelque chose au-delà de cette affaire qui lui a valu une telle mise en exergue devant les 144 autres cas d’enlèvements qui eurent lieu l’exact même jour. De même que pour le Covid, lorsqu’on donne au public des chiffres bruts en oubliant qu’il meure chaque jour 10 à 20 fois plus de Français, c’est que le projecteur vous montre exactement ce qu’il ne faut pas regarder, à l’instar du prestidigitateur.
C’est évidemment le complotisme – et les complotistes – que l’on vise par la bande. Ceux qui remettent en cause un peu trop les informations officielles, qui doutent de tout, qui se posent des questions. Le Covid a accéléré l’histoire, dans le sens de Klaus Schwab. Le système profite de cette crise sanitaire pour nous fourguer sa camelote – de là à dire qu’il l’a fabriquée...
Qu’on en juge par ce rapide tour d’horizon des titres de presse des deux derniers jours, tout est assez clair pour qui sait extraire l’information du bruit journalistique :
« Ils sont contre l’État, mobilisés contre la dictature sanitaire, contre la vaccination. Chez Pitchoune, un faux certificat médical a ainsi été retrouvé pour se soustraire à la vaccination anti-Covid si celle-ci venait à être obligatoire » – L’indépendant
« Selon une source proche du dossier, laquelle confirme des informations du Parisien, les mis en cause ont « un profil apparenté à la mouvance survivaliste et proche des thèses de l’ultradroite ». La source précise que ces derniers se trouvent être « suivis par la direction générale de la sécurité intérieure en raison de leur appartenance » à cette mouvance et qu’ils sont « jugés potentiellement dangereux » – Le Monde
« Quant à la possibilité que ce groupe ait envisagé d’autres actions (notamment des attaques contre des centres de vaccination), le procureur a confirmé qu’un "volet de l’enquête" qui sera mené par le juge d’instruction sachant qu’un autre "a été ouvert par la DGSI", les services de renseignements français sur ce groupe » – L’indépendant
Et tout est à l’avenant. Ainsi, les gros titres se font plaisir sur tous les amalgames possibles entre enleveurs d’enfants, extrême droite, anti-vaccins, complotisme, etc. De même que, dans une surenchère de sensationnalisme, on était passé de l’extrême droite à l’ultra-droite, voici désormais les ultra-complotistes ! Florilège de quelques exemples de gros titres de la presse ces dernières 48 heures :
« Disparition de Mia : l’enlèvement motivé par une thèse complotiste ? » - France Info
« Gilets jaunes, anorexie, complotisme : comment Lola Montemaggi, la mère de Mia, a basculé en marge de la société » - Midi Libre
« Enlèvement de la petite Mia : la radicalisation sur Internet d’un suspect » - Le JDD
« L’enlèvement de Mia "met en lumière la question des dérives sectaires et du complotisme", estime Marlène Schiappa » - France Info
« Complotisme : comment en sont-ils sortis ? » - Le Monde
« Complotisme, fake news, ingérences étrangères... Menaces sur la présidentielle française » - L’Express
« Enlèvement de Mia : les inquiétants projets d’une bande de ravisseurs complotistes » - Le Parisien
« Gérald Bronner : "Les médecines parallèles, une étape possible vers le complotisme" » - L’Express
« Enlèvement de Mia : « Plus le complotisme se démocratise, plus il y a de risque de passage à l’acte » » - 20 Minutes
« Dans l’enlèvement de Mia, des suspects survivalistes et anti-système : « Les thèses de QAnon arrivent en France » » - Le Parisien
« Enlèvement de Mia : zoom sur le profil Facebook ultra-complotiste de sa mère » - La Libre
« Le survivalisme vise à préparer des individus à être les élus de l’apocalypse » - France Inter
Etc.
« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose », disait Beaumarchais. En ce qui nous concerne, parce que l’on sait que nous ne nous commettons pas dans des épopées aventureuses, des délires hors-la-loi ou quoi que ce soit qui entacherait notre morale exigeante, il en reste... une belle publicité gratuite !
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les prochains stages « Au contact du réel »
(dans les Pyrénées-Orientales) avec le vénérable Marco !
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Dernière minute :
l’imposteur Rémy Daillet qui appelait au coup d’État militaire
visé par un mandat d’arrêt international dans l’affaire Mia
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Le portrait de Rémy Daillet par Alain Soral et Xavier Poussard !