L’ex-premier ministre italien Silvio Berlusconi vient d’être acquitté dans l’affaire de prostitution de mineure et a terminé de purger sa peine pour fraude fiscale, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia. Plus rien ne l’empêche, à 78 ans, de revenir dans la grande politique — hormis son âge et sa faible cote de popularité.
La semaine dernière, Berlusconi s’est rendu pour la dernière fois au centre de réhabilitation pour personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer Sacra Famiglia de Milan, où tous les vendredis pendant quatre heures, il aidait les infirmières et le personnel à s’occuper des patients âgés.
Mardi, la justice mettait également un point final à l’affaire Ruby — un procès retentissant dans lequel Berlusconi était accusé de prostitution de mineure et d’abus de pouvoir. Il a été reconnu coupable en première instance et condamné à sept ans de prison, mais il avait fait appel l’an dernier. Cette fois, Berlusconi a été reconnu non coupable par la Cour de cassation, qui a ordonné la clôture de l’affaire. Les juges ont décidé qu’il n’avait pas pu connaître l’âge réel de la jeune danseuse Karima el-Mahroug, connue sous son pseudonyme de scène Ruby.
L’ex-Premier ministre doit être de très bonne humeur. Les Italiens veulent maintenant savoir si Berlusconi a l’intention de revenir dans la grande politique.
Le parti Forza Italia (centre-droit) qu’il a créé il y a une vingtaine d’années a perdu des points. Les nombreux partisans de l’ex-premier ministre, qui ne l’ont pas abandonné en dépit des récents désagréments, espèrent aujourd’hui qu’il permettra au parti de recouvrer sa renommée, dont le soutien a été divisé par deux en trois ans, en passant de 25 à 13 %. Les plus optimistes espèrent même qu’il saisira la Cour européenne des droits de l’homme pour demander l’annulation de l’interdiction d’exercer des fonctions électorales.
Toutefois, la plupart des politiciens italiens pensent que le retour de Berlusconi dans la grande politique est impossible. Non seulement son parti, mais lui aussi a perdu des points de popularité. Selon les sondages, il se trouve aujourd’hui derrière le premier ministre Matteo Renzi, et même après Matteo Salvini, leader de la Ligue du Nord, qui cherche à prendre la place de Forza Italia et devenir le principal parti d’opposition du pays.