Un des dogmes "bizarres" de la démocratie, c’est que le pouvoir doit être contesté en permanence par un contre-pouvoir. Cette dinguerie est, à ce que je crois comprendre, le "marqueur" de ce que serait un Etat sain, moderne, humaniste. C’est en tout cas ce qu’on a fait comprendre au peuple, qui y voit à son tour un signe de progrès.
Il faut donc de la polémique, de l’opposition, montrer que les sociétés avancent à coup de révélations, intellectuels "engagés", etc. Macron s’est fait élire avec l’ensemble des médias à sa botte, et 24h après son élection, ces mêmes médias ont changé de costume pour reprendre celui du "poil à gratter" quotidien, animateur politique. A priori on ne voit pas comment quelqu’un de bien portant et de non schizophrène pourrait supporter ce genre d’absurdité.
En réalité il y a une raison, qui est le compartimentage de l’intelligence moderne, bombardée d’informations. Le fait qu’on puisse se déclarer anti-conspirationniste et pourtant admettre les complots autorisés (Irak..). Le fait que l’on puisse débattre tranquillement dans une émission de la stratégie des acteurs politiques (électoralisme, alliances de circonstance..), puis de défendre le système démocratique presque religieusement, comme garant de vérité politique. Les liens ne se font pas, les raisonnements sont cloisonnés.
Ainsi, "révéler" que la publicité est mensongère ou que la propagande est partout n’aura aucune incidence réelle. Il ne s’agit que de nourrir une curiosité de faits, qui ne déclenche pas de conséquence dans les actes ou aspirations des personnes. Tout le monde sait que la pub ment, qu’elle se borne à promouvoir, donc à ne dire, au mieux, qu’une partie de la vérité. Cela n’empêche pas d’admettre l’espace (grandissant) qui lui est réservé, ni de se laisser influencer, plus ou moins consciemment. Idem avec le marketing, le packaging. Il n’y a pas de connexion franche entre l’information et la réaction (instinctive, pavlovienne) derrière les actes du quotidien.
Quant aux faits politiques, la connexion est encore plus inexistante, puisque le pouvoir n’est pas entre nos mains. Ces documentaires ne susciteront jamais de réactions, et ne représentent donc pas une menace pour qui que ce soit, surtout à posteriori sur des faits anciens et "classés", comme c’est le cas ici j’imagine (pas visionné).