Le quotidien britannique The Guardian a cité vendredi dernier un document des Nations unies selon lequel l’afflux des jihadistes étrangers en Syrie et en Irak aurait augmenté depuis le début des frappes de la coalition internationale contre l’État islamique.
Ce document estime à environ 15 000 le nombre de combattants étrangers en provenance de 80 pays qui se sont rendus depuis 2010 dans la région pour rejoindre des groupes comme l’État islamique. Selon un responsable du renseignement américain, le rythme des combattants étrangers qui continuent à se rendre en Syrie est actuellement de 1 000 par mois et est en progression. Bien que la plupart d’entre eux viennent du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, le nombre des Européens, environ 2 000, et des Américains, une centaine, est celui qui frappe le plus les esprits.
Les services de renseignement français ont recensé près de 1 000 Français ou étrangers résidant en France à être partis. Scotland Yard compte au moins 500 Britanniques. Des chiffres également significatifs sont évoqués par la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark.
Parmi les groupes que rallient ces jihadistes étrangers, l’État islamique est incontestablement celui qui exerce le plus grand attrait. Depuis sa progression sur le terrain et la proclamation d’un califat sur les territoires conquis, Daesh a vu le nombre de jihadistes étrangers dans ses rangs passer de 7 000 en mars à 12 000 en juillet et au moins à 15 000 aujourd’hui. Les experts s’accordent à dire que les frappes de la coalition internationale sont utilisées avec succès par l’État islamique pour sa campagne de propagande favorisée par l’utilisation massive des réseaux sociaux. Le document de l’ONU met également en avant les risques que pourraient représenter ces jihadistes à leur retour au pays.