Depuis l’échec israélien cuisant durant la guerre 2006, les stratèges militaires israéliens abondent dans leurs analyses sur les scénarios de la guerre prochaine. Pour la première fois depuis le déclenchement du conflit arabo-israélien, les scénarios les plus dramatiques sont évoqués, voire prévus, à tous lesniveaux.
En quittant son poste à la tête du services des renseignements militaires israéliens, le général Amos Yadlin a tenu à réitérer sa conviction que durant la guerre prochaine, c’est Tel Aviv qui sera le front de la bataille. Partageant l’avis du président du projet des missiles Hetz, l’ingénieur Auzi Robin qui a prévu il y a quatre jours que Tel Aviv fera l’objet d’un bombardement intensif qui parviendra à y paralyser la vie.
Se Voulant rassurant devant le cabinet ministériel israélien, Yadlin a tenu à signaler que « la force dissuasive israélienne est excellente », non sans relativiser : « l’accalmie actuelle ne devrait tromper personne ; c’est le contraire qui est vrai : nos ennemis sont en train d’amplifier leur force et de s’armer ».
Selon Yadlin, la menace essentielle pour Israël provient aujourd’hui l’Iran, « non seulement à cause de son programme nucléaire ». « L’Iran est en train d’étendre des bras de pieuvre, pour soutenir tous ceux qui sont hostiles à Israël », a-t-il signifié, assurant que « le conflit porte atteinte à l’existence même d’Israël ».
Le chef des renseignements militaires sortants qui a servi à ce poste durant cinq années devra être remplacé ce lundi par le colonel Aviv Kokhabi. Celui-ci est licencié en philosophie à l’Université hébraïque de Tel Aviv. Il a obtenu un magistère en administration générale de l’Université de Harvard en Grande Bretagne, et un autre de l’université John Hopkins aux États-Unis.
Le mois dernier, Yadlin avait mis en garde les membres de la Commission des affaires étrangères et de la sécurité de la Knesset israélienne que « la prochaine guerre se fera sur plusieurs fronts, deux et plus, sera plus intensive, plus élargie, et fera beaucoup plus de victimes ».
Même son de cloche de la part Robin, qui a précisé devant un congrès organisé à Jérusalem AlQuds occupée sur l’espace et l’atmosphère que « l’objectif de l’ennemi la guerre prochaine sera la société israélienne et non pas l’armée israélienne ». Signalant que cet ennemi tentera de se consacrer en tant que « force aérienne supérieure, sans recours aux avions », et ce en utilisant des missiles très précis, et dont la marge d’erreur est de 200 mètres seulement. « 13 milles missiles sont actuellement braqués sur la majeure partie des régions habitées en Israël, d’Akka jusqu’au Néguev. 1500 d’entre eux le sont vers Tel Aviv. Chacun d’entre eux transportant 1400 tonnes d’explosifs », a-t-il ajouté.
Comme exemple, il a expliqué les effets du lancement d’une dizaine de missiles M600 sur le siège du ministère de la défense à Tel Aviv, et son entourage à 500 mètres de diamètre : « Ils pourront brouiller la capacité militaire d’Israël, causeront des dommages considérables et tueront beaucoup de civils », a prévu Robin.
Selon lui, la riposte israélienne devrait plus se concentrer sur les opérations offensives, plus que les défensives. Et de s’attendre à un changement de la doctrine militaire de l’entité sioniste.
Cet ingénieur israélien qui s’est consacré à étudier le développement de la force militaire de la Syrie et du Hezbollah a invité les responsables israéliens à analyser les discours du secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, rappelant ses menaces de détruire des bâtiments à Tel Aviv, contre un bâtiment bombardé dans la Banlieue sud.
« Aujourd’hui, le Hezbollah édifie ses capacités. Ce qui met en danger nos ports, nos stations électriques, nos centres de commandements civils et militaires », a-t-il appréhendé, estimant qu’il faut les prendre au sérieux, et à la lettre.