En juillet dernier, les Etats-Unis ont relancé les discussions avec la Corée du Nord, lesquelles avaient été interrompues en avril 2009, après une énième provocation de Pyongyang. Entre-temps, le régime nord-coréen a procédé à un nouvel essai nucléaire, coulé une corvette sud-coréenne et bombardé l’île de Yeonpeyong…
Ces négociations, qui portent sur le programme nucléaire de la Corée du Nord, se sont poursuivies avec une seconde réunion, organisée cette fois à Genève au début de cette semaine. Pour le moment, il a été fait état de « pourpalers très positifs et constructifs ». Mais aucune « percée significative » n’a encore eu lieu. « Nous avons résorbé des divergences sur plusieurs points et exploré des divergences sur d’autres points » a commenté Stephen Bosworth, le chef de la délégation américaine.
Cela étant, le ton adopté à l’égard de la Corée du Nord par Leon Panetta, le secrétaire américain à la Défense, est tout autre. En déplacement à Séoul au lendemain de la dernière réunion entre les émissaires de Washington et de Pyongyang, il a expliqué que c’est en Corée du Sud que se trouve désormais la « ligne de front ».
Après avoir dénoncé le « comportement téméraire et provocateur » de Pyongyang alors qu’il était au Japon, Leon Panetta a réaffirmé, le 26 octobre, l’engagement des Etats-Unis dans « la défense de la République de Corée ». Et, dans une tribune publiée par le quotidien Chosun Ilbo, il a estimé que la Corée du Nord « continue de poser une menace sérieuse » sur la sécurité de la région. « En travaillant ensemble, nos armées continueront de dissuader toute agression nord-coréenne et à se tenir prête à vaincre le Nord s’il portait la guerre contre nous » a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, la Corée du Sud, où sont déployés 28.500 militaires américains, continuera de bénéficier du parapluie nucléaire offert par les Etats-Unis, afin de « répondre de façon décisive à toute agression nucléaire » nord-coréenne.
Quoi qu’il en soit, et avec le contexte budgétaire qui se dessine pour le Pentagone, les déclarations de Leon Panetta confirment, s’il en était besoin, que la région Asie/Pacifique constituera dans un proche avenir – si ce n’est déjà le cas – la priorité militaire des Etats-Unis.