Il ne suffit plus de traverser la rue ?
— Duval Philippe (@p_duval) June 1, 2023
Le plein emploi, c’est l’élément de langage de ce mois de juin, censé ensevelir le mécontentement dû à la retraite à 64 ans et à la ponction des classes moyenne et inférieure qu’on appelle inflation.
Si 40 % des Français ne payent pas d’impôts sur le revenu et si 50 % d’entre eux ne payent plus d’impôts locaux, en revanche, l’État macronien se venge sur le foncier et sur la TVA qui profite d’une inflation à 20 %, soit 4 % d’impôts indirects en plus (20 % de 20 %, ça fait 4 %). Le député LFI explique où sont passés les 100 milliards grattés sur les pauvres : dans la poche des grandes entreprises !
Disparus. 100 Milliards € de la TVA ont tout simplement disparu du budget de l’Etat.
100Mds de l’impôt qui frappe le plus les classes populaires et moyennes, aspirés par la macronie. Qui ne vont plus dans la redistribution sociale. J’ai trouvé ou cette fortune est passée… pic.twitter.com/ZVjqYgKYoW
— David Guiraud (@GuiraudInd) June 5, 2023
On savait que le néolibéralisme, c’était en gros de transférer la richesse des ménages, via un gouvernement corrompu, aux grandes entreprises. Pour cela, il faut des tours de passe-passe. La baisse apparente des impôts au moment où les Français sont fracassés par une inflation à 20 % (et encore) en fait partie. On notera que l’INSEE, encore une fois, essaye de nous la faire à l’envers avec une baisse (dans la hausse) de l’inflation, à 5,1 % !
« Les prix de l’énergie : ils augmentent plus de trois fois moins vite par rapport au mois d’avril »... Passons sur ce ralentissement dans la hausse, et venons-en au plein emploi.
Pour faire gober cette arnaque existentielle de la Ve République post-mitterrandienne, le gouvernement joue encore sur les catégories de chômeurs : ils seraient 2 800 000 en catégorie A, c’est-à-dire près de 3 millions de demandeurs inscrits à Pôle emploi, qui va devenir France Travail (comprendre France chômage), sachant que 800 000 chômeurs dégoûtés par les méthodes de Pôle emploi ne vont même plus pointer. Cela n’empêche pas l’INSEE de compter à peu près 30 millions d’actifs pour 3 millions de chômeurs seulement, soit un taux de chômage de 10 %. En pinaillant, ils arrivent même à un miraculeux 7 %.
En réalité, il faut ajouter à la A la catégorie B, qui comprend 2 300 000 Français exerçant une activité réduite. Ces derniers, comme le dit la loi du patronat, pardon, de Pôle emploi, sont « tenus d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi ». On rigole. On en est déjà à 5 millions de chômeurs réels.
La C comprend ceux qui font plus de 78 heures par mois, soit un peu plus de 20 heures par semaine ; la D, ceux qui ne sont pas disponibles et ne tombent donc pas sous le fouet du Pôle (ils sont en général en formation ou en maladie). Et enfin la E, la catégorie pas bien claire : « Personne pourvue d’un emploi, et qui n’est pas tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi ». Allez comprendre... On a quand même, après des recherches poussées, trouvé les stats des D et E : 350 000 D et 360 000 E.
Le tout frôle les 6 millions ! Ce qui fait, rapportés aux 29,6 millions d’actifs, un taux de chômage partiel ou complet de presque 20 % !
Or, le chiffre officiel est de 7 % actuellement, et Macron veut atteindre les 5 % en 2027. L’idée force du projet France Travail, c’est « personne n’est inemployable ». Traduction : tous au boulot, les branleurs aussi ! La Macronie, qui est une succursale de la haute Banque, s’attaque aux jeunes, aux bénéficiaires du RSA (1,9 million de foyers, soit 3 850 000 personnes, dont seulement 40 % sont inscrites à Pôle emploi) et aux handicapés. Tout ce petit monde doit trouver un taf, et comme y en a pas, c’est l’uberisation qui va créer des postes de soutier à 4 euros de l’heure dans les galères. Regardez déjà ce que gagnent les coursiers à vélo...
On a tous compris que la répression et le travail obligatoire (d’où les 15 à 20 heures d’activité pour les abonnés au RSA) allaient s’abattre sur les Français les plus démunis via France Travail, cette espèce de comptoir social unique, dernier machin des technocrates de Bercy.