Une solution trouvée après des mois de négociations... mais dont l’efficacité fait débat. Les 27 pays de l’Union européenne (UE), le G7 et l’Australie se sont mis d’accord, vendredi 2 décembre, pour plafonner le prix du baril de pétrole brut d’origine russe transporté par voie maritime à 60 dollars.
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Cet accord interdit aux entreprises des pays signataires de fournir des services permettant le transport maritime (fret, assurance, etc.) de pétrole russe, sauf si le prix de ce dernier est inférieur ou égal à 60 dollars le baril. Or, les pays du G7 accueillent les principales sociétés de transport maritime et d’assurance au monde (principalement en Grèce et au Royaume-Uni), ce qui leur assure donc un pouvoir de dissuasion crédible.
Quel est l’objectif de cette décision ?
La volonté affichée est de priver la Russie, deuxième exportateur mondial de brut, de moyens de financer sa guerre en Ukraine. Le pays a en effet tiré 67 milliards d’euros de ses ventes de pétrole à l’UE depuis le début du conflit, pour un budget militaire annuel d’environ 60 milliards d’euros, rappelle à l’AFP Phuc-Vinh Nguyen, expert des questions énergétiques à l’Institut Jacques-Delors.
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L’Allemagne et la Pologne ayant par ailleurs décidé d’arrêter leurs livraisons via un oléoduc d’ici à la fin de l’année, les importations russes totales seront touchées à plus de 90 %, selon les Européens. Le mécanisme de plafonnement adopté vendredi, qui s’ajoute à ces mesures, ne doit donc pas tant réduire la consommation occidentale de pétrole que celle des pays qui n’imposent pas d’embargo, comme la Chine ou l’Inde.
Quel sera l’impact sur la Russie ?
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L’arrêt des exportations par Moscou entraînerait une catastrophe financière pour la Russie, mais aussi « une augmentation du prix à la pompe » pour les consommateurs européens, rappelle sur franceinfo Patrice Geoffron, professeur de sciences économiques à l’université Paris-Dauphine et directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières.
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Cette mesure peut-elle avoir des conséquences pour les entreprises occidentales ?
En retour, le Kremlin a prévenu qu’il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui se conformeraient au plafond décidé par l’UE, le G7 et l’Australie. De quoi placer certaines nations « dans une position très inconfortable : choisir entre perdre l’accès au brut russe bon marché ou s’exposer aux sanctions », explique à l’AFP Craig Erlam, analyste chez Oanda, site spécialisé dans la négociation d’actifs.
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Enfin, l’économiste pointe du doigt le risque de contournement du plafonnement occidental. « Le pétrole est un bien homogène, il n’est pas possible de tracer sa provenance : lorsque je mets une limite au pétrole que j’importe de Russie, je ne mets pas de limite sur le pétrole que j’importe d’Arabie saoudite ou d’un autre pays. Donc des pays peuvent racheter du pétrole à la Russie à un prix intéressant et nous le revendre ensuite, sans que le prix plafonné s’applique », détaille Maria-Eugenia Sanin. Une pratique qui existe déjà, notamment en Inde, et qui pourrait donc se voir renforcée.
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