L’Église catholique a dès le départ joué à un jeu dangereux en confondant pouvoir spirituel et temporel.
N’est-ce pas plutôt le contraire ? par son existence-même, elle donne une place au spirituel qui autrement se confondrait avec le temporel.
la laïcité ne sépare pas l’Etat et l’Eglise (ils l’étaient déjà), elle empêche au contraire une distinction ou une nuance dans le droit, là où auparavant il existait deux approches (divin / humain) et où les litiges étaient traités/délégués de l’un à l’autre selon leur objet.
Désormais, en pays laïque, le besoin naturel de l’homme de voir régler officiellement ses réclamations oblige l’Etat à considérer et se prononcer sur tout un tas de requêtes relevant plutôt du droit moral et de ses applications religieuses (douleur, souffrance, dette ou réparation morale). Ainsi, toute question qui autrefois était traitée par l’Eglise à la lumière de son enseignement, comme un précepte ou conseil en vue du Salut, mais laissait l’homme conscient et libre de son choix, une fois récupérée par l’Etat, devient du droit positif qui définit l’être humain légal et convenable, entraînant poursuites si non respect, etc..
C’est parce que l’Eglise est affaiblie (et qu’on lui a confisqué son empire sur les âmes,) que les illuminés pullulent, les faux voyants, les faux prophètes, les prêtres médiatiques, les idéologies fanatiques...et qu’un Dieudo peut jouer à "Jésus" sans en sentir lui-même tout le grotesque.