La névrose limite - en anglais "border line", en bon français, "cas limite" - n’a rien à voir avec de la bêtise ou de l’intelligence. Les comportements psychotiques, dont le sado masochisme fait partie, n’en déplaise aux tenants des nouvelles normes sexuelles, répondent aux pulsions mais pas à un raisonnement rationnel.
Les pulsions sont des énergies libidinales puissantes qui émaillent toute vie humaine. Tout humain est névrosé, mais tous ne sont pas psychotiques. YSL et Bergé étaient des névrosés "cas limite". Leurs comportements fluctuaient entre délires (en l’occurrence sadisme et masochisme) et névrose ordinaire (angoisse, peur, obsessions, phobies).
YSL était à l’évidence affectivement pas fini et donc très perturbé. Se comportant comme un petit garçon angoissé, incapable de se rendre autonome en matière de prise en charge de soi au quotidien, il est resté bloqué à un stade infantile dans sa version victimaire... ce qui attire instinctivement l’autre versant de la névrose limite : le prédateur. Bergé était de ceux-là. Les deux névroses s’attirent pour se nourrir mutuellement. Comme une femme victimaire attire un homme violent.
L’intelligence véritable n’a pas grand chose à voir dans tout cela. On constate cependant presque toujours des névroses graves chez les grands créateurs et les véritables génies. Bergé n’était pas un créateur du tout, il avait juste besoin que le véritable créateur (YSL) vive pour pérenniser ce dans quoi, lui, Bergé, excellait : les affaires !
Quant au "génie" de YSL, on dira surtout qu’il était doué en dessin (comme Cocteau) et que sa névrose le poussait à transcender son angoisse et sa souffrance affective infantile grâce aux dessins qui déboucha sur le dessin de mode. Quand on n’a aucun préoccupation quant aux intendances ordinaires de la vie, on peut aussi s’adonner plus aisément à son hobby !
Aujourd’hui, les "génies" sont ceux qui parviennent à aligner des tas de zéro sur un compte bancaire. Et de surcroît, ces "génies" savent souvent exploiter les créations des véritables génies pour s’enrichirent eux-mêmes. Les marchands d’art contemporains ont eu le "génie" d’inventer de toutes pièces un "marché de l’art" pour juste se vendre et se revendre entre eux des merdes contemporaines au gré d’un marché qui ne concerne qu’eux seuls. ce n’est pas du génie, mais le sens du profit et des affaires !
Bergé veillait surtout aux grains d’un énorme business créé à partir du talent d’un garçon perturbé... c’est assez courant...