Il n’est pas connu mais il distribue depuis 23 étés 650 000 repas à travers 8 centres à Paris et dans la petite couronne pendant la période estivale. C’est le collectif « Août secours alimentaire », qui fédère plusieurs associations.
Le collectif est parti d’un constat tout bête : les gens démunis ont aussi faim en été. Prévu au départ pour les SDF, il voit arriver de plus en plus de retraités et de familles.
Le Parisien en parle dans son édition du 30 juillet 2017 :
Cet été, 14 000 personnes comptent sur l’aide d’Août secours alimentaire, dont 11 000 à Paris, toutes adressées par les services sociaux ou par les associations qui les épaulent pendant l’année. Un nombre que le directeur d’ASA, Philippe Brouant, admet qu’il reste « relativement stable depuis 2 ou 3 ans ».
« L’aide semble mieux s’organiser à Paris, et mieux se diffuser, en revanche ce qui est inquiétant, c’est que nous voyons de plus en plus de gens qui reviennent une année, puis la suivante, puis la 3e… Ils ne parviennent pas à sortir de la grande précarité, et cela concerne bien 70 % des gens que nous aidons. »
Et pendant que des centaines de retraités et SDF font la queue chaque jour pour obtenir de quoi manger, la grande crainte de beaucoup de Français – et surtout de Françaises – c’est le surpoids. En période estivale, les partants essayent en dernière minute des régimes plus ou moins sérieux... ou dangereux.
Le Progrès a fait une liste de 5 régimes dangereux, du « coton » au « ver solitaire » en passant par le « placenta », mais on s’arrêtera sur le « respirianisme ».
Ils proclament se nourrir d’air et de lumière et de très peu, voire, ne pas du tout manger, car l’air et la lumière leur procurerait une énergie invisible, le « prana », suffisamment nutritive pour remplacer les aliments et les boissons : attention, les adeptes du « respirianisme » sont en danger. Ce mouvement alimentaire extrême, apparenté à une secte, inquiète et a déjà causé plusieurs décès. Parmi ces victimes, une Allemande de 62 ans disciple de ce mouvement New Age : sur la page internet de la communauté où elle vivait, on peut lire que les adeptes ont commencé à « se libérer » de la nourriture en mai 2014 en buvant uniquement « du jus de fruits et de plantes... », selon Le Vif.
Sur levif.be, ce journal belge en ligne, on apprend que les adeptes du respirianisme prétendent « vivre sans boire ni manger, ou à peine ». Écoutez la suite, elle vaut son pesant de cacahuètes, avec un petit détour par les bienfaits de ce pois de terre.
Selon leurs témoignages, ils se « nourriraient » exclusivement de « l’alimentation cosmique » que leur apporte le « prana », terme sanskrit qui peut être traduit par « le souffle vital respirant ».
Attention, il s’agit bien du prana et pas du panard, un souffle vital moins respirable. Ce que n’ont pas compris ces adeptes, c’est que l’énergie solaire, qui est une donnée scientifique, passe par quelques filtres pour arriver dans nos assiettes : d’abord par les plantes, qui en sont la première transformation (photosynthèse) et ensuite par les animaux, pour ceux qui en mangent.
Il y a donc deux nourritures terrestres, comme l’écrivait ce bon vieux Gide, les plantes et les animaux. Les animaux étant la seconde transformation de l’énergie solaire, puisqu’ils mangent des plantes. On parle là des herbivores. Car peu d’humains se nourrissent de carnivores (qui ne se mangent généralement pas entre eux). Quoique, en Inde, il y a une communauté qui vit très bien en ne se nourrissant que de rats (des champs). Et en Chine, on continue encore à manger du chien et du chat.
Justement, les pranistes tablent leur régime sur les exploits d’un yogi indien...
Pourtant, les adeptes du « respirianisme » (aussi appelé pranisme ou inédie) existent. Les plus orthodoxes d’entre eux jurent ne plus ressentir de sensation de faim et n’avoir plus mangé depuis près de 10, voire 20 ans tout en étant en parfaite santé mentale et physique. Un de leurs modèles, le yogi indien Prahlad Jani, assure même jeûner depuis 70 ans (!) sans aucune répercussion sur son état de santé général.
Témoignage d’un prana dans le vent avec un joli collier :
Bon, on va arrêter là la rigolade glauque, en rappelant à ces petits escrocs, dont on comprend pourtant le but – s’affranchir des lois corporelles pour élever son âme – qu’un homme peut difficilement se priver de nourriture plus de 40 jours (quant à l’eau, à J + 3, de graves effets organiques dûs à la déshydratation se font ressentir, et à J + 6, c’est la mort). Bobby Sands et ses amis pourront en témoigner, de l’au-delà.