Compte tenu de l’importance prise par l’interception des télécommunications, le chiffrement et l’imagerie satellitaire dans le monde du renseignement, le choix du prochain du prochain directeur technique de la Direction générale de sécurité extérieure (DGSE) était particulièrement attendu depuis que Bernard Barbier, qui occupait ce poste jusqu’en janvier, a été recruté par Sogeti.
Finalement, c’est Patrick Pailloux, actuellement directeur de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) qui a été désigné pour succéder à Bernard Barbier. Cette décision, prise sur proposition du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et annoncée à l’issue du Conseil des ministres de ce jour, confirme des informations parues dans la presse il y a quelques semaines. Autrement dit, cette nomination n’est pas une surprise.
Selon Le Monde, M. Pailloux était en concurrence avec un membre de la direction technique de la DGSE, le responsable de la sécurité chez Bull, Philippe Duluc, par ailleurs ex-numéro 2 de la DT, et un haut cadre d’Orange.
Ingénieur général des mines, polytechnicien, diplômé de l’École nationale supérieure des télécommunications, Patrick Pailloux, 48 ans, avait été nommé à la tête de l’ANSSI en juillet 2009. La mission de cette agence est d’assurer un service de veille, de détection, d’alerte et de réaction aux attaques informatiques, notamment celles concernant les systèmes de l’État. Auparavant, et après un passage chez France Telecom, il avait désigné chef du département des systèmes d’information et de télécommunications au ministère de la Défense de 1995 à 2003, puis conseiller auprès du secrétaire général de la Défense nationale avant de devenir le patron de la Direction centrale de la sécurité des systèmes d’information.
Avec plus de 2 000 employé et un budget correspondant, la direction technique est la plus importante des 5 directions de la DGSE.
Voir aussi, sur E&R : « Espionnage de l’Internet et atteintes à la vie privée : une bataille juridique »