La réunion des ministres des Finances de la zone euro mercredi à Bruxelles n’a débouché sur aucun accord avec la Grèce qui "n’a pas accepté" la prolongation du programme d’aide en cours, que souhaitaient ses créanciers, a indiqué une source gouvernementale grecque.
L’information a été confirmée à l’issue de la réunion par le ministre belge des Finances Johan Van Overtveldt, selon lequel "les discussions resteront particulièrement difficiles".
"Cet Eurogroupe n’a pas débouché sur un accord. La prolongation du mémorandum n’a pas été acceptée", a affirmé cette source, selon laquelle la négociation va se poursuivre "en vue d’un accord mutuellement bénéfique" pour les deux parties sur l’avenir du financement, des réformes et de la dette de la Grèce. La réunion extraordinaire des ministres des Finances de la zone euro avait débuté vers 16H30 GMT (17H30 HB) pour tenter de rapprocher les points de vue, et prendre connaissance du plan d’Athènes pour se financer à court terme.
Durant cette réunion, la Grèce représentée par son ministre des Finances Yanis Varoufakis "a argumenté sur l’échec des mémorandums", ces accords passés depuis 2010 entre Athènes d’une part, la troïka (UE-BCE-FMI) d’autre part, et basés sur l’octroi de 240 milliards d’euro de prêts en échange d’une austérité drastique et d’une longue liste de réformes structurelles.
Ce programme qui doit s’achever fin février est mis en cause par le nouveau gouvernement de gauche grec qui le rend responsable de l’explosion du chômage et de l’appauvrissement de la population en dépit d’une certaine stabilisation des finances du pays, même si la dette publique continue d’atteindre des niveaux record. Athènes a d’ailleurs, au cours de cet eurogroupe, "posé dans le débat la question de la crise humanitaire et de la dette", selon la source grecque.
Les Européens veulent convaincre Athènes de demander une extension du programme actuel, avant d’envisager des solutions pour alléger la dette, qui représente plus de 175% du PIB grec. La décision doit être prise au plus tard le 16 février, lors d’une nouvelle réunion de la zone euro, car plusieurs parlements doivent ensuite donner leur aval. Le gouvernement d’Alexis Tsipras refuse toute prolongation du programme en cours et propose un plan alternatif de financement et de réformes.