Egalité et Réconciliation
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Paris : rassemblement de protestation contre les crimes de l’autorité syrienne

Jour après jour, dans les médias occidentaux, et surtout français, on voit dégonfler l’immense espoir suscité par le départ de la tribu Assad, les fameux bouchers de Damas, à la fin 2024. Ce qui était archi prévisible est évidemment arrivé : les islamistes d’al-Jolani, nouveau maître de Damas, ont commencé, d’abord à bas bruit puis au grand jour, leur épuration ethnique, communautaire ou religieuse.

 

Si al-Bachir, le Premier ministre chargé de la transition politique, au moment du basculement du pouvoir, a garanti les droits de toutes les confessions qui composent le pays, dans les faits, c’est beaucoup moins évident.

Il est vrai que la Syrie, à l’image du Liban, est une mosaïque de communautés, de confessions et de clans. Le chef religieux, on le voit avec les Druzes depuis quelques jours, a un poids certain. Le chef de guerre, c’est celui qui peut mobiliser des troupes aguerries (la Syrie est en guerre depuis 2011) au gré des alliances avec l’État central. L’équilibre de l’ensemble est donc fragile. Nous ne reviendrons pas sur l’accord Sykes-Picot de 1916, juste brosser un tableau de la mosaïque et des forces en question. Puis nous passerons au rassemblement de Paris.

La Syrie, c’est l’assemblage de Kurdes (15 % de la population, dans les grandes villes et au Rojava, la province autonome du nord), de chrétiens (10 %), qui sont en voie de disparition malgré le travail de Sarah Knafo (!), des Alaouites (15 %), le camp perdant avec la chute d’Assad, et enfin des Druzes, des Bédouins et de chiites.

 

 

La Syrie est en voie de libanisation. Si le camp occidental, et israélien en particulier, a laissé les troupes d’al-Qaïda et de Daech prendre le pouvoir fin 2024, c’est surtout pour affaiblir le pays, qui est en train de se fracturer. On rappelle que le Rojava détient les deux tiers des ressources pétrolières de la Syrie c’est peut-être ce qui intéresse Israël et qui explique que la région a été parfois sous protection aérienne anglo-américaine. Car dans le Grand Jeu du Proche-Orient, il ne faut pas oublier les ambitions turques.

Ceci étant dit, devant les feux mal éteints de la guerre syrienne, des représentants des communautés s’estimant victimes des exactions du pouvoir central ont manifesté, le 19 juillet 2025, à Paris. Lucien Cerise était présent.

 

 

On retrouve Adnan Azzam qui répond au micro d’ERTV. On rappelle que les Israéliens sont intervenus avec leur aviation et leurs drones pour frapper les colonnes de l’armée régulière syrienne qui se dirigeaient vers le sud pour mater le soulèvement de la communauté druze.

 

 

Du côté des Kurdes, pris entre deux feux, entre leurs anciens ennemis de Daech et la Turquie, on est inquiets. Le Kurde interrogé par ERTV explique que Jolani est en train de créer une constitution à sa mesure, celle de son camp, qui lui permettrait d’avoir la main sur toutes les représentations du pays.

« Ils ont toujours menacé de se débarrasser des Alaouites, d’abord, ils ont continué par les Druzes et maintenant ils veulent s’en prendre aux Kurdes. »

 

Plus que jamais, le manichéisme n’est pas de rigueur pour comprendre le nouveau conflit syrien.