L’Iran doit s’engager à geler ses activités atomiques pendant au moins 10 ans, a déclaré Obama. L’annonce d’une telle mesure permettrait qu’un accord définitif soit conclu sur la question de son programme nucléaire.
« Si, véritablement, l’Iran accepte de geler son programme là où il en est pendant au moins dix ans (...), si nous obtenons cela, ainsi que des moyens de le vérifier, aucune autre mesure que nous pourrions prendre ne nous donnera mieux la garantie qu’ils n’ont pas l’arme nucléaire », a dit le président américain Barack Obama dans une interview accordée à Reuters à la Maison-Blanche.
Barack Obama a également mis en exergue l’objectif affiché d’un « breakout time », c’est-à-dire le temps qu’il faudrait à l’Iran pour produire une bombe atomique, d’un an. « Il faut qu’il y ait au moins un an entre le moment où nous les voyons essayer d’obtenir l’arme nucléaire et le moment où ils seraient capables de l’obtenir effectivement », a-t-il expliqué.
Pas de rencontre prévue
Il note un « désaccord marqué » entre l’administration américaine et le gouvernement israélien sur le moyen d’atteindre l’objectif, partagé, d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
Barack Obama s’est employé à minimiser les dégâts à long terme, dans les relations bilatérales, du discours que doit prononcer ce mardi 3 mars devant le Congrès le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il a déclaré que le problème n’était pas une question de personnes et qu’il rencontrerait le dirigeant israélien s’il remporte les législatives du 17 mars.
Il n’est pas prévu que Barack Obama ait une entrevue avec Benjamin Netanyahu durant son séjour actuel à Washington.
Un accord « efficace »
« Ce n’est pas une question personnelle. Je pense qu’il est important que chaque pays comprenne bien, dans sa relation avec les États-Unis, que Washington a le souci de conduire sa propre politique », a dit Obama.
Interrogé quant aux perspectives d’un accord définitif avec l’Iran, censé intervenir avant la date-butoir du 30 juin, Barack Obama a estimé qu’il y avait un doute majeur, à savoir si Téhéran se soumettrait aux demandes d’inspections rigoureuses et accepterait une limitation de sa capacité d’enrichissement d’uranium.
« Mais s’ils (les Iraniens) l’acceptent, ce sera nettement plus efficace, pour contrôler leur programme nucléaire, que n’importe quelle opération militaire que nous pourrions entreprendre, n’importe quelle opération militaire qu’Israël pourrait lancer, et beaucoup plus efficace que ne pourront l’être les sanctions », a continué Barack Obama.
Rétropédalage iranien
Selon lui, Benjamin Netanyahu s’est déjà trompé, par le passé, en s’opposant à l’accord intérimaire intervenu fin 2013 avec l’Iran sur son programme nucléaire. « Netanyahu a fait toutes sortes de déclarations. Ce devait être un accord épouvantable », a souligné le président américain.
« Cela devait aboutir à ce que l’Iran obtienne un allègement de son fardeau équivalant à 50 milliards de dollars. L’Iran ne devait pas respecter l’accord. Or, rien de cela ne s’est réalisé », a-t-il continué. « En fait, il s’est avéré pendant cette période que l’Iran n’a pas poussé son programme vers l’avant. À nombre d’égards, il a même rétropédalé. »
Benjamin Netanyahu a estimé à Washington avoir « l’obligation morale » d’exprimer haut et fort ses divergences avec l’administration Obama sur le dossier iranien. Il a affirmé que l’accord en cours de négociation avec Téhéran menaçait l’existence même d’Israël.