Le président américain Barack Obama a dénoncé mardi devant l’Assemblée générale de l’ONU "une attaque contre l’Amérique" en évoquant l’attaque qui a coûté la vie à l’ambassadeur américain le 11 septembre à Benghazi en Libye. Concernant la Syrie, il a appelé à la fin du régime de Bachar al-Assad. Et il affirmé qu’il empêcherait l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire.
"Les attaques contre nos ressortissants à Benghazi étaient des attaques contre l’Amérique. (...) Nous serons implacables pour traquer ces tueurs et les mener devant la justice", a déclaré le président américain à la tribune de l’Assemblée générale de ONU.
Barack Obama a également qualifié de "répugnant" le film islamophobe qui a déclenché des manifestations meurtrières dans le monde musulman, tout en soulignant que cette "insulte visant non seulement les musulmans mais aussi l’Amérique" ne justifiait aucune violence.
L’attaque contre le consulat américain de Benghazi le 11 septembre avait fait 4 morts américains, dont l’ambassadeur Chris Stevens, à qui le président américain a rendu un vibrant hommage.
"Aujourd’hui, nous devons affirmer que notre avenir sera tracé par des gens comme Chris Stevens, pas par ses meurtriers. Aujourd’hui, nous devons déclarer que cette violence et cette intolérance n’ont pas de place au sein des Nations Unies", a déclaré Barack Obama.
"Ici aux Etats-Unis, un nombre infini de publications constituent des offenses. Comme moi, la majorité des Américains sont chrétiens, et cependant nous n’interdisons pas le blasphème contre nos croyances les plus sacrées", a-t-il souligné.
"En tant que président de ce pays, en tant que commandant en chef de nos forces armées, j’accepte que des gens me traitent de tous les noms chaque jour, et je défendrai toujours leur droit à le faire", a ajouté le président américain.
"Quand de nos jours n’importe qui avec un téléphone portable peut d’un seul clic répandre des images offensantes, penser que nous pouvons contrôler le flot d’information est dépassé", a-t-il poursuivi, avant de marteler : "Aucun discours ne justifie la violence insensée, aucun mot n’excuse les meurtres d’innocents, aucune vidéo ne justifie l’attaque d’une ambassade".
Syrie : Barack Obama pour des sanctions
Concernant les violences en Syrie, Barack Obama a appelé à la fin du régime al-Assad. "L’avenir ne doit pas appartenir pas à un dictateur qui massacre son peuple", a lancé le président américain. Il a estimé que le régime syrien devrait subir des "sanctions" s’il persistait à réprimer son opposition.
"S’il y a une cause qui doit susciter des protestations dans le monde aujourd’hui, c’est bien ce régime qui torture ses enfants et tire des roquettes dans les appartements", a-t-il ajouté.
La communauté internationale, a-t-il dit, doit "s’assurer que ce qui a commencé par des citoyens réclamant leurs droits ne se termine pas par un cycle de violences sectaires".
"Nous devons nous tenir aux côtés des Syriens qui ont une autre vision" de leur pays, d’une "Syrie unie dans laquelle les enfants n’ont rien à craindre de leur propre gouvernement et où tous les Syriens ont leur mot à dire, les sunnites et les alaouites, les kurdes et les chrétiens", a encore déclaré Barack Obama.
"Nous croyons que les Syriens qui adoptent cette vision auront la force et la légitimité nécessaires pour diriger" leur pays.
Pour ce faire, le président américain a préconisé "des sanctions et des conséquences pour ceux qui persécutent et de l’aide et du soutien pour ceux qui travaillent au bien commun".
Pas d’arme nucléaire en Iran
Quelques minutes avant le président américain, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’était dit inquiet des menaces de guerre agitées ces dernières semaines par Israël et l’Iran autour du programme nucléaire de Téhéran.
"Je rejette (...) les menaces d’action militaire d’un Etat contre un autre", a-t-il déclaré, faisant allusion aux tensions entre Israël, qui menace de frapper préventivement des sites nucléaires iraniens, et Téhéran, qui conteste l’existence de l’Etat d’Israël. "De telles attaques seraient dévastatrices", a-t-il affirmé : "La rhétorique de guerre assourdissante de ces dernières semaines est inquiétante".
"Ne vous méprenez pas : un Iran doté de l’arme nucléaire (...) ferait peser des menaces sur l’existence d’Israël, sur la sécurité des pays du Golfe, et sur la stabilité de l’économie mondiale", a de son côté martelé Barack Obama.
"C’est la raison pour laquelle une coalition de nations demande des comptes au gouvernement iranien. Et c’est pourquoi les Etats-Unis feront ce qu’ils doivent faire pour empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire", a-t-il ajouté dans son discours.
"L’Amérique veut résoudre ce dossier par la diplomatie et nous pensons qu’il y a encore le temps et l’espace nécessaires pour le faire. Mais ce temps est limité", a encore poursuivi le président américain, répétant un message déjà prononcé plusieurs fois.