Le papier fait 50 kilomètres de long et on est tentés de dire : tout ça pour une rumeur bidon ? Pourquoi envoyer la fille Fritel travailler aussi sérieusement pour débunker une rumeur aussi débile que « Brigitte Macron est un homme », ou « était un homme » ?
En plus, appeler le spécialiste de la désinformation anticonspirationniste Thomas Huchon (un bon gros fils de), ça fait pas sérieux. Même les mômes se foutent de lui quand il passe dans les écoles et qu’il croit les convaincre qu’il y a une vérité officielle avec que des mensonges autour... Alors qu’ils sont tous nourris aux séries ultracomplotistes, et donc réalistes !
C’est comme si on envoyait un missile contre une araignée au plafond. Alors, qu’est-ce qui gêne tous ces agents politico-culturels ? Qu’est-ce qui les met aussi mal à l’aise pour qu’ils tortillent du cul avec cette rumeur inventée de toutes pièces ? Décidément, la version officielle manque de logique et surtout, de confiance en elle.
On admire quand même la tentative de Marianne d’amalgamer les vrais enquêteurs avec une personnalité « bipolaire » à « tendance paranoïaque ». Autant dire que ceux qui remettent en doute l’honnêteté de la Macronie dans le scandale McKinsey sont des platistes, ces idiots qui croient que la Terre est plate.
Finalement, la Terre est peut-être plate : il y a ceux qui sont au-dessus, et ceux qui sont en dessous, ceux qui marchent tranquilles sur la tête des autres, et ceux qui doivent s’accrocher de la naissance à la mort. Cela fait deux genres humains.
Isabelle Ferreira avait 56 ans lorsqu’elle a été retrouvée noyée au barrage de la Rance, à proximité de Saint-Malo, le 6 mars. Selon des proches, cités par France bleu, cette femme, proche de la mouvance Gilets jaunes, souffrait d’une « tendance paranoïaque, souffrant de troubles bipolaires ». Pourtant, la version officielle est largement remise en question par des adeptes des théories occultes qui rencontrent un certain écho sur Internet. Ceux-ci affirment que la défunte s’apprêtait à faire des révélations sur Brigitte Macron.
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La noyade ne fait aucun doute : c’est ce qu’indique Christine Le Crom, procureure de Saint-Malo, à Ouest France. Isabelle Ferreira avait en effet de l’eau dans ses poumons. Preuve qu’elle était encore en vie au moment où elle est tombée dans l’océan. « Son corps ne présente aucune lésion laissant supposer l’intervention d’un tiers », précise encore le parquet.
Cette Parisienne s’est rendue en Bretagne la veille de son décès, comme l’atteste un billet de train retrouvé dans sa chambre d’hôtel. Dans cette pièce, les enquêteurs ont également mis la main sur un téléphone portable et des tubes vides de Donormyl, un somnifère. Le jour de la découverte du corps, les policiers de Saint-Malo avaient reçu l’appel d’un hôtelier indiquant qu’une cliente était partie seule, sans emporter ses affaires.
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Haro sur Brigitte Macron
Sur le web, la mort d’Isabelle Ferreira agite la sphère conspirationniste. Le site Apart TV a ouvert les hostilités le 23 mars, insinuant que la défunte avait en réalité été assassinée afin d’empêcher la divulgation d’informations compromettantes sur Brigitte Macron, l’épouse du chef de l’État. Si Marianne racontait en décembre comment la Première dame était la cible d’une théorie fumeuse l’accusant d’être un homme, c’est sur un tout autre sujet qu’Isabelle Ferreira aurait enquêté, selon l’article.
Citant une publication Facebook d’un proche d’Isabelle Ferreira, un certain Lucas de Paris, le site indique que la quinquagénaire travaillait « sur l’“atteinte sexuelle” de l’enseignante Brigitte Trogneux envers l’élève mineur Emmanuel Macron ».
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L’article comporte également une capture d’écran d’un SMS, présenté comme « le dernier envoyé par Isabelle Ferreira à l’un de ses amis ».
« Je viens de trouver un truc énorme !, aurait écrit la défunte. Les délais de prescription ont changé avec la loi Schiappa de 2018 [relative aux violences sexuelles sur mineurs, N.D.L.R.] et elle [Brigitte Macron] peut maintenant être accusée jusqu’à ce que Macron ait… 48 ans ! (Il en a 44 depuis le 21 décembre). »
Connaissez vous Isabelle Ferreira ? Cette manifestante engagée avait des révélations a faire aux journalistes sur le Couple présidentiel .
Elle ne s'est pas rendue au RDV et a été retrouvée noyée a 400 kilomètres de chez elle.https://t.co/wh6oQGdAFu— PATRIOTOSORUS (@PATRIOTOSORUS) March 23, 2022
Une vidéo, captée durant une manifestation de Gilets jaunes, mentionne également cette « enquête » menée par Isabelle Ferreira. L’un des participants accuse :
« Une personne qui donne rendez-vous pour pouvoir donner des vérités à des journalistes, c’est déjà suspect quand on la retrouve à 400 kilomètres de chez elle alors qu’elle a rendez-vous pour une interview […] et qu’on la retrouve, noyée avec son téléphone à l’hôtel. »
Sur Twitter, des publications vont parfois jusqu’à qualifier explicitement l’« assassinat » d’Isabelle Ferreira.
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Jean-Michel Trogneux, le retour
Sur les réseaux sociaux, l’affaire Jean-Michel Trogneux refait aussi surface. Pour rappel, dans une série d’articles publiés en septembre dans une revue d’extrême droite, Faits et Documents, spécialisée dans les portraits sensationnalistes de personnalités publiques, une journaliste indépendante se targuant de se tenir hors du sérail des « journalistes officiels » expliquait avoir réuni plusieurs documents et parlé à « de nombreux experts », attestant de la véritable identité de la première dame, née « Jean-Michel Trogneux ». Derrière ce patronyme se trouve en réalité l’un des frères de Brigitte Macron, que l’auteure assure introuvable.
Sur Twitter, un compte assène ainsi : « Les seules questions qui vaillent sont : "Où est Jean-Michel Trogneux ?" [et] "Où sont les photos de Brigitte jeune fille ?". Si les complotistes avaient tort, les photos seraient sorties depuis longtemps. »
#IsabelleFerreira De toute façon, les seules questions qui vaillent sont :
- Où est #JeanMichelTrogneux ?
- Où sont les photos de Brigitte jeune fille, mariée, enceinte, avec ses jeunes enfants ?
Si les complotistes avaient tort, les photos seraient sorties depuis longtemps— Dezenaireforever (@dezenairefor) March 26, 2022
Pour le journaliste Thomas Huchon, spécialisé dans les théories du complot et la circulation de l’information sur Internet, l’affaire Ferreira et Jean-Michel Trogneux relèvent du même imaginaire d’extrême droite, inspiré par les sphères QAnon aux États-Unis et aujourd’hui répercuté par « l’extrême droite franco-européenne » :
« Il y a une volonté de nuire et de s’attirer le succès pour les gens qui racontent ce genre d’histoires. Derrière tout cela se trouve une idée terrifiante : la vraie identité de Brigitte Macron est celle d’un homme, ce qui serait la preuve de la protection par le gouvernement des élites pédophiles et satanistes. Lesquelles "tiendraient" Emmanuel Macron, dont il a lui-même été victime », explique-t-il à Marianne.
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