La police brésilienne a dispersé samedi soir avec des gaz lacrymogènes une manifestation d’environ un millier de personnes contre la Coupe du monde de football à Sao Paulo.
"Police terroriste !" ont crié les manifestants quand la police est intervenue sans raison apparente pour les disperser avec des tirs de bombes lacrymogènes et des bombes assourdissantes. "Il n’y a même pas une vitre cassée, mais la police a commencé à attaquer tout le monde", a dénoncé un porte-parole de la manifestation.
Interrogée par téléphone, la police a indiqué qu’une agence bancaire avait été détruite et que trois manifestants avaient été interpellés. Les incidents se poursuivaient dans la soirée près du Théâtre municipal de Sao Paulo, où des manifestants ont brûlé des poubelles et où la police poursuivait ses tirs nourris de gaz.
Au moins 1 000 personnes avaient auparavant défilé sans incident dans le centre de Sao Paulo aux cris de "La Coupe n’aura pas lieu". De nombreux militants anarchistes radicaux des Black Blocs, vêtus de noir, le visage recouvert, se trouvaient à la tête du cortège.
La convocation de cette manifestation avait été lancée sur le site internet "Contre la Coupe du monde 2014", qui se disputera dans 12 villes du Brésil, dont Sao Paulo, du 12 juin au 13 juillet.
Les organisateurs dénoncent le "chaos" auquel sont selon eux confrontés les Brésiliens par manque d’investissements dans la santé, l’éducation ou les transports, des revendications identiques à celles de la fronde sociale historique qui avait secoué le pays en juin 2013, pendant la Coupe des confédérations de football.
"Je suis venue pour protester contre le Mondial. Des millions ont été dépensés pour des stades et en revanche, on ne se préoccupe ni de la santé ni de l’éducation", dénonçait ainsi une manifestante, Fernanda Moreira, 19 ans.