A cinq mois de la présidentielle, le gouvernement a fait une croix sur son objectif de faire reculer le chômage de masse sous la barre des 9% en fin d’année (contre 9,1% au deuxième trimestre).
Désormais c’est une forte hausse qui semble à l’ordre du jour : l’OCDE prévoit lundi une progression du taux de chômage au-dessus de la barre symbolique des 10%, à 10,4%, fin 2012.
La dégradation du marché de l’emploi va de pair avec un ralentissement brutal de la croissance : l’OCDE voit même une "brève" période de récession en France en cette fin 2011 et table sur une croissance étique de 0,3% l’an prochain.
Le gouvernement qui jusqu’ici prônait comme remède le développement de l’alternance évoque de nouvelles pistes comme la création de contrat à durée indéterminée dans le secteur de l’intérim.
Pour Mathieu Plane de l’OFCE, le plus grave est qu’un "scénario de risque récessif s’annonce alors qu’on a pas annulé les stigmates de la première crise" de 2008, "ce qui fait que les nouveaux chômeurs s’ajoutent aux anciens".
La situation est d’autant plus préoccupante qu’on peut s’attendre à "très peu de mesures de soutien à l’emploi - comme les emplois aidés, le chômage partiel ou le plan de relance", mises en place en 2008 2009, "car il n’y a pas les mêmes marges budgétaires", relève cet économiste.
Selon Marie Claude Carrère-Gée, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (placé auprès du Premier ministre), un effort doit être fait pour "réactiver et simplifier" le dispositif du chômage partiel.
C’est aussi le souhait des syndicats. Pour Laurent Berger (CFDT), le gouvernement doit mettre en place "des dispositifs de chômage partiel, de formation et de cellule de reclassement".
Pour le candidat PS à la présidentielle François Hollande, le chômage élevé vient "sanctionner" la politique de Nicolas Sarkozy qui ne peut s’en "exonérer par la crise".