Un rapport qui doit être remis mercredi au ministre de l’Éducation nationale esquisse les contours du nouveau baccalauréat qui entrera en application en 2021. Principale nouveauté : un « grand oral » comptant pour 30 % de la note finale.
Comment « restaurer la crédibilité » du bac, principal objectif affiché par le gouvernement pour réformer l’examen phare du système scolaire ? Pierre Mathiot, ancien directeur de Sciences-po Lille missionné pour réfléchir à la question, a trouvé un totem pour soutenir le vieil édifice du bachot : celui de la parole solennelle.
À partir de 2021, tous les candidats au bac général et technologique devraient passer un « grand oral », comptant pour près d’un tiers de la note de l’examen. Cette épreuve de 30 minutes, sorte de super-exposé devant un jury de trois personnes, devrait porter sur un thème travaillé pendant l’année et mobiliser les connaissances dans une ou deux matières.
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Le grand oral, dont le principe semble déjà acté, est dans l’air du temps. Toutes les grandes écoles ont leurs « oraux » d’entrée, et les formations à la prise de parole en public se multiplient, en classe comme dans les entreprises. La gouaille et le verbe font même recette au cinéma : le film Le brio, qui met en scène une étudiante (Camélia Jordana) formée par son prof de fac (Daniel Auteuil) à l’art du verbe haut, a dépassé le million de spectateurs.
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D’autres craignent que l’épreuve, en donnant une prime aux langues déliées, ne renforce encore plus les inégalités sociales. « Pour l’instant, la maîtrise de l’éloquence n’est pour ainsi dire pas enseignée et on voit bien que ceux qui s’en sortent sont ceux qui viennent des milieux les plus aisés » constate Inès Bordet, étudiante à Sciences-po, sacrée « championne du monde de débat » en 2015.
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