Traduction E&R
Le Révérend Jesse Jackson a rejoint aujourd’hui une coalition de pasteurs, de leaders des droits civiques et d’élus à Détroit afin d’engager une puissante opposition -incluant la désobéissance civile si nécessaire- contre la nouvelle loi d’Etat concernant les "emergency managers" (NDT : représentants non élus assurant la gestion d’urgence de la ville).
Jackson et d’autres ont comparé les "emergency managers" à des dictateurs qui veulent remplacer le processus démocratique par une autorité unilatérale afin de détruire les avancées syndicales, vendre de précieux actifs et réduire les services essentiels.
"Nous sommes prêts à aller jusqu’à l’éducation, la mobilisation, les recours devant les tribunaux, les textes de lois, les manifestations et la désobéissance civile" a dit Jackson pendant la conférence de presse a l’église baptiste Bethany à l’Est de la ville. "Nous voulons un engagement clair pour la restauration de la démocratie et de la justice économique pour tous les citoyens".
Les remarques de Jackson viennent un jour après que la ville s’est rapprochée de la nomination d’un "emergency manager", suivant de près la sortie d’un rapport financier plus sombre qu’attendu d’une ville plongeant profondément dans la dette simplement pour pouvoir payer ses frais courants.
La coalition a admis que la ville était en crise mais n’a pas offert de solutions financières.
L’objectif, ont-ils dit, était de souligner l’imprudence d’une loi "emergency manager" qui permette à l’Etat de supprimer les élus.
Quand on leur a demandé si la désobéissance civile était une possibilité, les responsables du mouvement n’ont pas hésité.
"Nous sommes prêts à utiliser toutes les mesures offertes à nous, citoyens, pour protéger la démocratie", a affirmé David Bullock, président du "Michigan Chapter of the Rainbow Coalition", un groupe de droits civiques mené par Jackson. "Nous n’en supporterons pas davantage. Nous avons marché, nous nous sommes battus et certains sont morts pour notre droit de vote. C’est assez ! Nous ne permettrons pas que la démocratie soit démantelée".
Un par un, les intervenants ont exprimé le vœu de faire ce qu’il faudrait pour en terminer avec la mainmise de l’Etat sur les finances de la ville.
"Ca dépasse Détroit", a dit Herb Sanders, un leader dans la campagne de la pétition contre la loi "emergency manager". "Ca dépasse le Michigan. Cela touche la démocratie. Nous envoyons le signal que nous ferons des manifestations dans le Michigan et que personne n’aura l’autorisation de piétiner nos droits".
Alors que la possibilité d’un "emergency manager" à Détroit semble de plus en plus grande, les leaders d’une manifestation devant la maison du gouverneur Rick Snyder le jour de Martin Luther King, le 16 janvier, ont dit que la cause prenait de l’élan et gagnait les esprits.
"Le pays et le monde regarderont comment le gouverneur continue à envoyer des dictateurs à travers le pays" a dit le Révérend Charles Willams II, de l’église baptiste historique du Roi Salomon à Détroit. "Nous n’attendrons pas que tout cela se réalise".
Le maire Dave Bing et la majorité du Conseil de la Ville sont de même opposés à un "emergency manager" et travaillent durant les vacances et les week-ends dans l’espoir de gagner des concessions majeures de la part des syndicats de travailleurs afin d’économiser plus de 100 millions de dollars par an.
La réduction des coûts de pension à long-terme et des soins de santé font partie des priorités du gouverneur et de la ville.