Bonjour,
En tant que créateur de vitraux d’art, diplômé de l’ENSAAMA en 2001, je souhaite partager mon point de vue sur le projet de remplacement des vitraux de la cathédrale. Initialement opposé à ce remplacement, même si j’estime que les maquettes de Viollet-le-Duc auraient pu être mieux réfléchies, j’ai finalement décidé de proposer ma candidature pour apporter une vision nouvelle tout en respectant l’esprit du lieu.
Mon expertise dans le domaine des vitraux modernes et contemporains en France m’a permis de constater une baisse générale de la qualité artistique. Pour illustrer ce propos, je pourrais longuement développer pourquoi même les vitraux de Chagall, pourtant célèbres, présentent des faiblesses esthétiques significatives.
Le dossier de candidature, particulièrement volumineux (plus de 100 pages), révèle une approche très directive : il fallait illustrer la thématique de la Pentecôte (versets Ac 2,1 à Ac 2,4) sur six baies, avec une mise en scène très figurative de grands personnages. Cette approche, rappelant une illustration pour enfants, laisse peu de place à la création artistique. J’ai néanmoins soumis un dossier respectant scrupuleusement ces contraintes, sans être retenu pour la présélection.
Le comité artistique, présidé par M. Bernard Blistène, a privilégié des artistes comme Daniel Buren, Hervé Di Rosa et Yan Pei-Ming, tous exposants réguliers du Centre Pompidou dont M. Blistène est le directeur. Cette sélection soulève des questions sur l’impartialité du processus.
Pour conclure, je tiens à rappeler qu’un vitrail réussi doit avant tout être une verrière décorative en harmonie avec l’architecture. Il doit mettre en valeur le bâtiment et créer une ambiance lumineuse appropriée à sa fonction, ce qui requiert une certaine humilité artistique. Dans le cas d’une église ou d’une cathédrale, l’objectif est de favoriser le recueillement et la paix.
Je vous invite à garder ces critères à l’esprit lors de vos prochaines observations de vitraux.
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