Jens Breivik, le père de l’auteur de la tuerie dans un camp d’été en Norvège en 2011, va publier un livre dans lequel il s’interroge sur sa responsabilité vis-à-vis des actes de cruauté de son fils.
Le père du tueur norvégien Anders Behring Breivik va publier en octobre un livre intitulé "De ma faute ? L’histoire d’un père". Jens Breivik y examine sa part de responsabilité dans le massacre perpétré par son fils. "Je ressens de la culpabilité", avoue-t-il.
"Que se serait-il passé si j’avais été un meilleur père ?", écrit-il, selon les quelques lignes dévoilées mercredi par la maison d’édition norvégienne Juritzen. L’ouvrage a été rédigé avec l’aide d’un auteur dont le nom n’a pas été révélé.
Ancien diplomate établi en France depuis sa retraite, Jens Breivik a souvent été présenté comme un père absent. Le couple Breivik s’était séparé après la naissance d’Anders, et le père avait perdu le contact avec l’adolescent quand il avait eu des déboires répétés avec la police pour des graffitis.
Se disant en croisade contre le multiculturalisme et "l’invasion musulmane", Anders Behring Breivik purge aujourd’hui une peine de 21 ans de prison, susceptible d’être prolongée s’il reste considéré comme dangereux, pour avoir tué 77 personnes le 22 juillet 2011.
Ce jour-là, il avait fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit morts. Il avait ensuite ouvert le feu sur un camp d’été de la Jeunesse travailliste sur l’île d’Utoeya, faisant 69 autres victimes, des adolescents pour la plupart.
"Tyran domestique"
L’enquête et le procès ont montré que pendant son enfance avec sa mère, Anders Behring Breivik avait inquiété les services sociaux qui avaient suspecté une carence de soins. Mais il n’avait pas été placé et Jens Breivik avait échoué à en obtenir la garde.
Un livre sur la mère de l’extrémiste, Wenche Behring Breivik, aujourd’hui décédée, avait déjà fait des vagues en Norvège. L’ouvrage, réalisé au départ avec l’aide de l’intéressée avant qu’elle ne s’y oppose, présentait notamment Jens Breivik comme un tyran domestique. Selon l’éditeur, Jens Breivik a renoué des contacts avec son fils cette année.